La salle des réunions de la sous-préfecture de Blénimehouin, dans le département de Bangolo, a accueilli le samedi 12 avril 2025 une importante séance de sensibilisation et d’éducation environnementale. Initiée par la direction de zone ouest de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), cette rencontre présidée par le sous-préfet Hénoch Essoi, visait à mobiliser les communautés locales autour de la conservation du Parc national du Mont Péko. La forte mobilisation des populations témoigne de leur adhésion à l’appel lancé en faveur de la préservation de ce patrimoine naturel.

Dans son adresse d’ouverture, le sous-préfet Hénoch Essoi a salué l’initiative de l’OIPR et mis en avant les opportunités offertes aux communautés riveraines. « Il existe des microprojets qui vous sont destinés, financés par Care International. Il vous revient de vous organiser en associations pour en bénéficier. En retour, vous devez respecter les mesures de protection du parc, notamment l’interdiction formelle d’y pénétrer sans autorisation », a-t-il insisté. Il a également souligné l’importance d’un partenariat durable entre les populations et l’OIPR pour garantir le succès des actions engagées.
Le lieutenant-colonel Yao Kouassi Albert, chef du secteur Péko, a pour sa part évoqué les projets en cours, notamment le Programme d’Investissement Forestier phase 2 (PIF2) et le Projet de Réduction des Émissions (PRE). Il a exhorté les communautés à préserver les jachères et forêts sacrées. « Ceux qui ont conservé des parcelles de forêt en seront récompensés. Ces forêts sont une richesse que vous devez protéger », a-t-il affirmé, insistant sur les bénéfices à long terme de la conservation.

Le capitaine Sinayoko Yaya, chargé des mesures riveraines, a rappelé les règles strictes régissant les parcs nationaux. « Le parc national du Mont Péko est une aire protégée sans droit d’usage. Toute activité humaine y est interdite, notamment la chasse. Celui qui y entre illégalement s’expose à des sanctions sévères. Cependant, des projets générateurs de revenus sont disponibles pour ceux qui veulent contribuer à sa protection », a-t-il précisé, encourageant l’implication active des populations.
Les communautés locales ont répondu favorablement à cet appel. Bernadette Bah Oulé, présidente des femmes de Zaodrou, a exprimé la satisfaction des femmes de la sous-préfecture : « Nous avons des associations et des terres. Les projets annoncés arrivent à point nommé. Nous sommes prêtes à accompagner l’OIPR dans sa mission ». Un engagement renforcé par celui du chef du canton Tahouaké. Gléou Téhé Patrice, porte-parole du chef du village de Blénimehouin, qui a rappelé que les habitants ont toujours respecté le parc depuis sa création en 1964, malgré les incursions récentes liées aux crises.

« Aujourd’hui, le parc reprend progressivement ses droits. Nous voyons le retour des éléphants, des chimpanzés et des buffles. Nous avons même alerté l’OIPR récemment lorsqu’un groupe de buffles s’est aventuré près de notre village. Nous croyons fermement que la réussite de l’écotourisme nous apportera des retombées positives », a-t-il déclaré, réaffirmant l’engagement ancestral des habitants de Blénimehouin à soutenir la conservation du Mont Péko.
La voix des communautés de la CEDEAO a également été portée par Marcel Kaboré, qui a salué les effets bénéfiques du parc sur le climat local. « Le parc nous apporte la pluie qui arrose nos plantations. Nous saluons les microprojets proposés et prenons l’engagement de lutter aux côtés de l’OIPR. Que l’OIPR reste ferme, nous serons toujours à ses côtés », a-t-il lancé.
Cette rencontre de Blénimehouin marque une étape décisive dans la collaboration entre les populations locales et les autorités environnementales. Grâce à une approche inclusive et participative, l’OIPR parvient à instaurer un climat de confiance autour de la gestion durable du Parc national du Mont Péko, véritable joyau écologique de l’ouest ivoirien, à cheval entre les départements de Duékoué et Bangolo.
Kindo Ousseny