Parc national de la Comoé: La cohabitation antilopes et humains en observation

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Le Parc national de la Comoé (PNC) a été, du 08 au 13 mars 2025, le théâtre d’une mission scientifique d’envergure conduite par le service Suivi Écologique (SE). Cette mission avait pour but d’étudier la distance de fuite des grandes antilopes face à la présence humaine. Un indicateur jugé stratégique pour l’avenir du tourisme de vision dans ce parc emblématique du nord-est ivoirien. L’objectif ? Comprendre les seuils de tolérance des espèces afin de concilier développement touristique et préservation de la faune.

Sur les pistes praticables du parc, les agents du SE ont sillonné les savanes à l’aide de télémètres lasers. Grâce à cette technologie de pointe, ils ont pu mesurer avec précision la distance à laquelle les antilopes prennent la fuite à l’approche d’un humain. Le protocole adopté a permis de recueillir des données fiables sur les espèces cibles, notamment le Cobe de Buffon, l’Hippotrague et le Bubale, parmi les plus emblématiques du PNC.

Les premières tendances observées révèlent des comportements différenciés selon les espèces. Le Cobe de Buffon, moins farouche, semble plus tolérant à la présence humaine, fuyant à une distance relativement courte. À l’inverse, l’Hippotrague manifeste une prudence accrue, s’éloignant bien avant l’approche effective. Le Bubale, pour sa part, adopte une posture intermédiaire, révélant une certaine plasticité comportementale. Ces différences constituent des indicateurs précieux pour l’élaboration de scénarios d’aménagement touristique mieux adaptés.

Ces résultats partiels, bien que prometteurs, ne marquent qu’une première étape. « Il s’agit d’une base de travail qui, enrichit des données récoltées sur trois mois, viendra consolider nos référentiels sur la distance de fuite », souligne le Colonel OUATTARA Amara, Chargé du Suivi-écologique et Système d’Information Géographique (SE-SIG). En effet, les données de référence de 2024 seront confrontées aux résultats actuels pour affiner les recommandations de gestion. L’objectif à terme est de favoriser une observation éthique de la faune, sans stress pour les animaux ni intrusions humaines trop agressives.

Au-delà de l’intérêt scientifique, cette mission renforce les capacités du PNC à bâtir une offre écotouristique durable et responsable. Une démarche qui s’inscrit dans la vision nationale de valorisation des aires protégées, tout en plaçant la faune sauvage au cœur des stratégies de conservation et de développement local.

Une correspondance de Diakité Magbè Bamba à Bouna

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