A l’initiative du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, la salle de réunion de la préfecture de Man a servi de cadre, ce mercredi 9 juillet 2025, à une rencontre d’envergure régionale sur l’engagement citoyen. Organisé dans le cadre du Projet d’Appui à l’Émancipation Politique, Économique et Sociale des Femmes et des Jeunes (PPA-EFJ), cet atelier a réuni autorités préfectorales, experts, leaders communautaires, jeunes et femmes autour d’un objectif commun : renforcer leur participation active à la gouvernance locale et nationale.

Dans son discours d’ouverture, le préfet de la région du Tonkpi, Soro Fatogoma, a rappelé que la responsabilisation des femmes et des jeunes est une priorité de l’État ivoirien. Citant la Constitution de 2016 et la loi sur la représentation féminine dans les assemblées élues, il a mis en lumière les écarts persistants entre textes et réalités : « Malgré les dispositifs en place, la représentativité reste faible. Il est temps que les femmes et les jeunes prennent toute leur place dans le processus de décision. » Le préfet a également salué la forte mobilisation des participants et l’implication du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant.
Au cœur de cette journée, trois communications phares ont structuré les échanges. En premier lieu, Edouard Djoussou, représentant de la Commission Électorale Indépendante (CEI), a détaillé les étapes du processus électoral et les droits fondamentaux des électeurs. Il a insisté sur l’importance de la carte d’électeur, de l’inscription sur les listes, et surtout de la participation massive lors des scrutins : « Vous êtes la majorité démographique. Soyez aussi la majorité dans les urnes », a-t-il lancé aux femmes et jeunes présents.

Gnoka Moria du NDI, (National démocratique institut), intervenant sur la résolution pacifique des conflits, la tolérance et les droits humains, a sensibilisé les participants à la nécessité d’une culture de paix dans un contexte où les tensions communautaires peuvent facilement dégénérer. Il a encouragé le recours au dialogue, au respect de la différence et à la médiation comme piliers d’une cohésion sociale durable : « La paix ne doit pas être un slogan. Elle doit être une posture quotidienne », a-t-il martelé.
Enfin, Sylla Losseni, directeur de la planification, de l’étude et de la documentation au ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a mis l’accent sur la participation des femmes et des jeunes aux structures de décisions. Présentant des chiffres édifiants sur la sous-représentation féminine dans les instances politiques, il a appelé à un changement de paradigme : « Sur 254 députés élus en 2020, seules 32 sont des femmes. Ce déséquilibre doit interpeller. Il est temps que les femmes et les jeunes ne soient plus des spectateurs, mais des acteurs majeurs du développement. »

L’initiative du PPA-EFJ, mise en œuvre dans les régions du Tonkpi, du Bafing, du Haut-Sassandra, de la Bagoué et du N’Zi, vise à sensibiliser au total 375 jeunes et femmes. À Man, les échanges ont été interactifs, mêlant témoignages, questions ouvertes et engagements concrets. Des participantes, comme Mme Bakayoko Aminata, ont exprimé leur volonté d’agir : « Nous savons maintenant que notre voix compte. Il ne s’agit plus seulement de voter, mais de faire entendre nos idées et de proposer des solutions. »
Au-delà des ateliers, le projet entend s’inscrire dans la durée, avec des campagnes communautaires, des formations en leadership et un accompagnement des initiatives locales portées par les femmes et les jeunes. Ce déploiement repose sur un partenariat actif entre le ministère de la Femme, le PNUD, la CEI et les organisations communautaires.
À l’issue de la journée, le secrétaire général 1 de la préfecture, représentant le préfet Soro Fatogoma a invité les participants à devenir des relais communautaires du changement : « Engagez-vous ! Sensibilisez autour de vous ! Soyez des artisans de la paix, de la démocratie et du progrès. C’est ainsi que nous construirons une nation forte et solidaire. »
Avec l’étape du Tonkpi, le PPA-EFJ confirme son rôle de catalyseur dans l’émancipation des populations vulnérables et dans la promotion d’une Côte d’Ivoire participative, inclusive et tournée vers l’avenir.
Kindo Ousseny