Danané, 12 août 2025 – La salle de réunion du secteur Nimba a accueilli, ce mardi, l’atelier du premier suivi semestriel du Plan d’Activités Annuel 2025 de la Réserve Naturelle Intégrale du Mont Nimba (RNIMN). L’événement a réuni vingt-trois participants, dont des autorités administratives et politiques, des partenaires, des représentants des populations locales et des enseignants chercheurs. Objectif : faire le point sur l’exécution des activités prévues et définir les mesures correctives nécessaires pour atteindre les objectifs fixés d’ici la fin de l’année. La rencontre s’inscrivait dans le cadre du Projet MAKORE, financé par le Contrat de Désendettement et de Développement (C2D), qui soutient la résilience au changement climatique et la valorisation des aires protégées.

L’ouverture officielle a donné le ton. Le colonel Kouamé, représentant le Directeur général de l’OIPR, a rappelé que le Mont Nimba, « joyau classé au patrimoine mondial de l’UNESCO mais inscrit sur la liste en péril », bénéficie d’un appui du Projet MAKORE financé par le C2D. « Nous devons capitaliser les acquis, combler les retards et poursuivre la mobilisation des ressources », a-t-il insisté. À ses côtés, le sous-préfet de Gbon-Houyé, Brou Alléby Claver, représentant le préfet de Danané, a salué « l’engagement des participants venus de divers horizons » et appelé à des échanges « constructifs et fructueux ».
Sous la supervision du directeur de zone ouest, le colonel Zannou Moïse, c’est le colonel Assui Wa Kassi N’guessan Dawy, chargé d’études, qui a présenté les matrices de gestion. L’exercice a passé en revue les actions inscrites dans le plan opérationnel, activité par activité, pour distinguer les réalisations, les retards et les causes des écarts. Résultat : pour le projet MAKORE, le taux de performance atteint déjà 68 %. « Des dispositions ont été prises pour que ce chiffre grimpe d’ici la fin de l’année », a assuré le colonel Kouamé N’dri Pascal, en évoquant « la poursuite des travaux d’infrastructures, le renforcement de la surveillance et la coopération avec la partie guinéenne ».
Cette dimension transfrontalière reste un enjeu majeur. « C’est toutes les parties qui doivent collaborer pour sortir ce bien de la liste du patrimoine mondial en péril », a rappelé le représentant du Directeur général, en référence aux rencontres internationales avec l’UNESCO. « Pour la partie ivoirienne, l’ensemble des activités prévues est bien engagé, mais il faut continuer à travailler main dans la main avec nos homologues guinéens », a-t-il ajouté.

Les discussions ont également permis de formuler des recommandations précises. Parmi elles : rénover les ponts forestiers après la saison des pluies, améliorer la présentation des données pour une meilleure compréhension par tous les participants, et regrouper les projets non réalisés dans un volet spécifique. « L’idée est d’avoir une vision claire et réaliste pour atteindre un taux d’exécution optimal », a expliqué le colonel Assui.
Présent à l’atelier, Emmanuel Droh, directeur général adjoint du Conseil régional du Tonkpi, a salué « les efforts remarquables de l’OIPR » dans la protection du Mont Nimba. « C’est sans doute l’aire protégée la mieux préservée de notre région. Aucun indice d’agression n’est signalé, et cela, nous le devons au travail acharné des équipes », a-t-il affirmé. Mais il a aussi appelé les populations riveraines à « s’impliquer davantage » : « Le Mont Nimba est un patrimoine mondial qui apporte beaucoup à notre richesse scientifique et à notre vie quotidienne. Sa protection est l’affaire de tous. »
Au terme de cette journée d’échanges, les participants sont repartis avec une feuille de route claire et un objectif commun : améliorer encore la mise en œuvre du plan opérationnel pour que le Mont Nimba, site unique par sa biodiversité, puisse espérer quitter un jour la liste du patrimoine mondial en péril. Comme l’a résumé le colonel Kouamé, « nous avons déjà franchi une étape importante, mais le plus grand défi reste devant nous : garantir la sauvegarde durable de ce joyau pour les générations futures ».
Kindo Ousseny