Guiglo: Blé Goudé appelle à transformer les larmes du Grand Ouest en paix durable

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La deuxième journée du Forum du Grand Ouest a été marquée par la participation du président du COJEP, Charles Blé Goudé, qui s’est exprimé après la conférence inaugurale prononcée par le Dr Flan Mockey et l’exposé de cadrage du Pr Dion, suivis d’échanges avec les populations. Tout cela est intervenu après que les religieux ont conjuré le mauvais sort, à la suite de la diffusion d’un film-témoignage rappelant les atrocités commises dans la région et tirant les leçons des erreurs et errements du pays, afin d’inciter à la préservation de la paix.

Fils du Grand Ouest, Charles Blé Goudé a pris la parole à cette tribune « avec joie et responsabilité », pour livrer son témoignage et son exhortation. Il a été profondément marqué par les récits entendus, qui l’ont convaincu que tout ne relève pas uniquement de la politique : l’amélioration du quotidien des populations est primordiale, « loin de nos discours politiques ». Il a salué l’initiative de la ministre d’État Anne Ouloto, présidente du conseil régional du Cavally, dans l’ouest du pays, dont Guiglo, chef-lieu de région, a été le théâtre de nombreuses souffrances. « Les larmes de cette région doivent cimenter la paix en Côte d’Ivoire », a déclaré l’ancien leader de la galaxie patriotique.

Il a souligné que les grandes nations ayant embrassé le développement sont celles qui ont su tirer les enseignements des crises traversées, à l’instar des États-Unis d’Amérique. « Est-ce qu’en Côte d’Ivoire, nous avons cherché les raisons qui nous ont opposés entre frères ? C’est ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui, et c’est pourquoi je suis à cette rencontre. Tant que le crapaud n’est pas tombé dans l’eau chaude, il ne sait pas qu’il y a deux sortes d’eau. Nous sommes tombés dans l’eau chaude en 2011, et maintenant nous savons qu’il y a deux sortes d’eau », a imagé Charles Blé Goudé, appelant à adopter des comportements favorables à la paix et à la cohésion sociale.

La ministre d’État Anne Ouloto a rappelé avec émotion l’état de la ville de Toulepleu, « encore vide » en 2012, lors de la première visite du Président Alassane Ouattara à l’intérieur du pays. « Il en a été lui-même bouleversé et, en comité restreint, à la résidence du préfet, avec beaucoup d’émotion dans la voix, le président avait parlé comme un père à sa fille à qui il confiait une grande mission dans la région : ‘Mets tout ce qu’il faut en œuvre pour que les populations reviennent’ », se souvient-elle qui avait également à ses côtés la ministre de la Solidarité, de la Cohésion nationale et de la lutte contre la pauvreté, Dogo Belmonde. Les démarches engagées dans ce sens ont permis le retour en Côte d’Ivoire, en 2014, de feu Marcel Gossio, ancien directeur général du Port autonome d’Abidjan, alors en exil au Maroc. Beaucoup de choses ont ainsi été accomplies depuis 2011, avec le préfet de région, pour rétablir l’autorité de l’État et ramener la paix entre les populations.

Dans cette dynamique de recherche continue de la paix, Anne Ouloto accorde une grande importance à la question du foncier, car « la paix ne sera pas durable tant qu’on n’aura pas pris à bras-le-corps, tous, la question du foncier ». C’est pourquoi elle a apporté publiquement son soutien à l’AFOR, qui a participé à un panel, et à laquelle elle apporte tout son appui.

« Continuer à sensibiliser, à former et bien former jusqu’à ce qu’on finisse par comprendre que le plus important, c’est le dialogue, l’art de la négociation, l’acceptation de l’autre, le consensus, avec l’encadrement de l’État, et c’est ce que nous faisons », a affirmé Anne Ouloto, encourageant les agents de l’AFOR à persévérer. À ses parents, chefs de village, de canton, de terre, elle a demandé de continuer à encadrer les populations et à les inciter à sécuriser leurs terres en les dotant de certificats fonciers, afin d’éviter les litiges qui tournent souvent au drame.

Serge Coulibaly depuis Guiglo

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