Depuis le 19 Janvier dernier, des informations circulant sur les réseaux sociaux font état d’une incursion de l’armée Guinéenne en territoire ivoirien pour déloger des militaires de Côte d’Ivoire sur un poste frontalier dans la zone de Daleu dans le département de Danané. La presse locale s’est rendue au camp du bataillon de sécurisation de l’Ouest ce lundi 31 janvier pour rencontrer le chef de corps, par ailleurs chef des opérations militaires de la zone ouest pour comprendre la situation.
C’est un officier supérieur détendu et confiant que la presse a rencontré dans son bureau ce lundi à la base du bataillon de sécurisation de l’ouest. La préoccupation des hommes de média porte sur la situation à la frontière ivoiro- guinéenne.
Pour le colonel Soro Dramane, chef de corps du BSO, il n’y a rien d’alarmant dans cette zone où il y a une forte présence des forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire. « Il n’y a pas de problème majeur. Mais compte tenu de la non matérialisation de la frontière il y a quelques incidents qui surviennent et suscite des interprétations. C’est le cas ce 19 janvier 2022 où un détachement des militaires guinéens est arrivé à un de nos postes stratégiques en zone frontalière pour disent-ils vérifier une information selon laquelle nos hommes commettent des exactions sur leurs ressortissants. Un démenti a été fait par nos hommes sur place. Ils se sont compris et les soldats guinéens ont replié à leur base. En plus, nos hommes sont installés à 6 kilomètres de la frontière en territoire ivoirien. Sachez que pour des raisons de menace terroristes et surtout la fuite de notre matière première, nous avons bouclé toute la frontière, y compris les pistes de déviations des trafiquants. Ce qui n’est pas du goût de ces individus aux comportements et intentions peu recommandables, qui véhiculent de fausses informations pour intoxiquer les forces armées des deux pays », a expliqué l’officier supérieur des forces armées de Côte d’Ivoire. Selon lui, le renforcement du dispositif militaire sur dans la zone frontalière est localisé à une distance raisonnable de la ligne rouge de la frontière.
Le Colonel Soro Dramane a assuré que les forces armées ivoiriennes sont déterminées et prêtes à parer à toute éventualité. Il estime que la matérialisation de la frontière entre la Côte d’Ivoire et la Guinée s’avère plus que nécessaire pour résoudre les nombreuses incursions des forces armées voisines.
Cependant le chef de corps du BSO a déploré le comportement peu recommandable de certains trafiquants véreux des matières premières ainsi qu’une frange de la population locale dans la zone frontalière. « La difficulté que nous avons est surtout liée à des opérateurs économiques, qui sans agrément opèrent dans la zone avec pour intention manifeste de faire fuir nos produits, notamment le café et le cacao vers la Guinée. Ce sont eux qui sont les auteurs de l‘intox dans la zone parce que le fait que nous ayons bouclé la frontière ne les arrange pas », a soutenu le patron du BSO.
Le colonel Soro Dramane s’est réjoui de la bonne collaboration entre les différentes forces présentes dans la zone frontalière. Aussi, s’est-il félicité du rapport de bon voisinage avec les forces armées guinéennes qui de façon régulière rendent des visites de courtoisie à leurs frères d’armes en Côte d’Ivoire et vis-versa.
Le commandant du BSO a aussi exhorté la population à respecter les consignes édictées par le gouvernement et surtout au respect de la fermeture des frontières et en facilitant la tâche aux forces armées dans l’exécution de leur mission régalienne.
Les incidents du genre ne sont pas nouveaux dans la zone frontalière avec la guinée. Le 21 décembre 2017, le village de Kpéaba dans la sous-préfecture de Sipilou a fait l’objet d’une incursion des soldats du pays voisin, faisant un mort dans les rangs des villageois et plusieurs biens détruits. Ces militaires y ont même planté le drapeau de leur pays alors que tous ceux qui habitent la localité sont des ivoiriens, l’État de Côte d’Ivoire y a même ouvert une école et affecté des enseignants mais le problème est toujours en voie de résolution au niveau diplomatique. C’est le lieu de rappeler la nécessité de la matérialisation de la frontière entre les deux pays afin de prévenir des incidents qui pourraient connaître des débordements.
Kindo Ousseny