L’Antenne régionale de la direction de la police des stupéfiants et des drogues, (DPSD) de Man continue la traque contre les vendeurs de drogue. Ce mercredi 17 juillet 2024, elle a interpellé 3 présumés vendeurs de drogue au quartier Dioulabougou après une série de perquisition suivie d’une course poursuite dans le quartier. Une importante quantité de tramadole et de cannabis saisis. Des actions saluées par la population exaspérée par les abus des commerçants de la folie et de la mort dans le quartier le plus populaire de la ville de Man.
Selon la commissaire de police Irma France Behou épouse Guéi, la répression initiée par la directrice générale de la DPSD la commissaire divisionnaire major de police Touré Mabonga épouse Atchet se poursuit et se renforce dans la ville de Man. « Nous avons déployé nos équipes pour assainir la ville de Man. Aujourd’hui à Dioulabpougou, la moisson a été bonne une fois de plus. Après les interpellations de deux individus le lundi, ce mercredi ce 3 autres que nous avons pris la main dans le sac après une perquisition suivie d’une course poursuite dans le quartier. Nous avons saisi 500 comprimés de tramadole qui sont des psychotropes et 400 boules de cannabis dont certains dans une bouilloire appelée communément « séridaga » en langue malinké », relate la cheffe de la DPSD à Man.
Cette traque des « narco commerçants » de Man et du quartier Dioulabougou est accueillie comme un véritable soulagement pour les populations qui ne pouvaient plus supporter la situation que vie leur quartier et pour l’impact néfaste de ce commerce illicite dans leur cadre de vie sur leurs enfants. Parmi les heureux, Doukouré Ibrahima, cadre et fils de Dioulabougou. « Vous ne pouvez pas imaginer l’immense joie qui est en nous quand nous avons appris que la police des stups, bien a fait une descente bien organisée pour casser tous ces petits kiosques qui s’adonnent à la vente de la drogue sous nos yeux, devant nos enfants, vraiment vous ne pouvez pas imaginer que cette opération nous a énormément fait plaisir. Nous sommes très contents », se réjouit-il. Cependant, il ne veut pas que la police s’arrête en si bon chemin car dit-il, « ils ont mis tous ces kiosques à plat. Ils ont pris tout ce qu’ils pouvaient prendre. Mais je voudrais que cette opération continue. Que la police entre dans les cours pour fouiller dans les maisons. Parce que ce n’est pas seulement dans les kiosques. Quand c’est comme ça, les gens font des petits malins en allant cacher leurs produits dans leurs cours et dans les maisons. Que la police fasse une descente dans tous ces cours qui sont dans les périmètres où les enfants vendent la drogue. Même les Wc doivent être fouillés. Parce qu’il y en a encore », a-t-il insisté. Il a ensuite félicité la commissaire de police Irma Behou pour son courage et son action qui vient résoudre une gangrène dans la ville.
Doukouré Ibrahima a déploré le comportement de certains « grand-frères » qui n’ont pas su donner la bonne éducation à leurs enfants qui s’adonnent à ces activités illicites dans le quartier. « Moi personnellement, j’ai tellement eu peur que j’ai été obligé de faire sortir deux de mes enfants à bas âge pour les envoyer à Abidjan pour fréquenter. Parce que j’ai un fils qui à 8 ans 9 ans n’a peur de rien. Au cm1, cm2 j’ai dit non, il faut que je l’envoie loin d’ici et il est parti. Suivi de sa sœur parce que l’atmosphère est pourri dans Dioulabougou plus précisément « Gare Mali », « Lion d’Or », et côté pharmacie de la grande mosquée, franchement ! », fulmine-t-il. Et d’ajouter, « Nous, je parle de ma génération, qui n’avons pas pratiqué ce genre d’activité, on se rencontre et nous nous disons qu’il faut qu’on mette fin à ces pratiques dans le quartier. Quand on approche les grand frères ou les grandes sœurs pour leur dire que leurs enfants font ceci ou cela qu’ils doivent arrêter, ils nous traitent de jaloux tout simplement parce que ces enfants leurs donnent à manger. Nous avons longtemps attendu cette opération qui vient briser cette activité dans notre quartier. Aujourd’hui, nous sommes prêts pour qu’il y ait des enfants en bonne santé, de braves jeunes qui vont se battre autrement pour gagner leur vie plutôt que de finir comme des fous dans le quartier pour être la risée de tous. Nous sommes prêts à collaborer avec les autorités dans cette lutte contre ces pratiques illicites dans notre commune».
Dame K. Ami, et D. Sita qui ont requis l’anonymat, estiment que l’action de la police doit s’étendre dans les domiciles avec des perquisitions minutieuses dans les maisons car dit-elle, « certains parents sont complices des agissements de leurs enfants. Non seulement ils les protègent mais pire ce sont les parents qui gardent ces produits dans leurs maisons ». Si certains refusent de se prononcer pour des raisons de sécurité selon eux, ils sont nombreux à applaudir la chasse aux vendeurs de drogue dans la ville de Man et ils souhaitent qu’elle s’intensifie et appellent à la collaboration de tous avec la police à travers de bons renseignements.
Kindo Ousseny à Man