La Direction régionale de la police des drogues et des stupéfiants de Man a décidé de renforcer la lutte contre la commercialisation, la culture et l’usage de la drogue dans la région du Tonkpi et en milieu scolaire. L’information a été donnée ce jeudi 28 septembre au cours d’une séance de présentation de produits prohibés saisis par le commissaire Behou France Irma et ses hommes.
La lutte contre l’usage, le trafic illicite des drogues, des stupéfiants, des psychotropes et leurs précurseurs est désormais renforcée dans la région du Tonkpi. Des nouvelles mesures sont annoncées par la cheffe de service régionale de la Direction de la police des stupéfiants et de la drogue de Man. « Notre hiérarchie nous a instruit de mener à bien cette mission de lutte dans notre zone de compétence. Nous entreprenons désormais des opérations d’envergure dans toutes nos zones de compétence dans toutes la région du Tonkpi, les départements de Kouibly, Facobly et la région du Bafing » a annoncé l’officier supérieur de la police nationale.
Dans le cadre de ses missions, la police selon la première responsable régionale de la DPSD, a pu saisir près d’un établissement scolaire dans un kiosque à café plus de 2000 plaquettes de tramadole et des boissons énergisants devant servir à fabriquer la mixture appelée communément Kadhafi. Une nouvelle drogue qui fait des ravages chez les jeunes. Le vendeur de ces produits a été interpellé et mis sous mandat de dépôt. « Toujours dans cette même veine, la DPSD de Man s’est déportée à Danané et suite à une dénonciation anonyme, nous avons pu saisir plus de 1,400 tonnes de médicaments de qualité inférieure et falsifiés dans un magasin. Un grand nombre de ces produits en plus de la mauvaise qualité est périmé. Ces produits ont une valeur marchande d’environ 6 millions de francs Cfa », a précisé la commissaire Behou France Irma. Elle a aussi décidé d’étendre la lutte dans les établissements scolaires et leurs environnements immédiats. « Nous échangeons avec les chefs d’établissements, pour les amener à participer à la lutte contre ce fléaux en plus des sensibilisations auprès des élèves et leurs parents. Désormais tout ce qui est kiosque et commerce aux alentours des établissements scolaires sera détruit et définitivement interdit. Ce sont des nids d’écoulement des comprimés prohibés et autres psychotropes et drogues », a-t-elle expliqué.
La cheffe de la police antidrogue de Man a précisé que l’heure est à la répression. « Toutes les installations autour et près des écoles seront détruites et les contrevenants feront l’objet de sanctions pénales », a-t-elle prévenu. Selon elle, la nouvelle loi prévoit entre autres, des peines d’emprisonnement allant de cinq à dix ans et une amende de 500.000 à 50.000.000 de francs Cfa. Ceci, pour toute personne qui, sans autorisation de l’autorité compétente, cultive, produit, fabrique, extrait, prépare ou même transforme des drogues.
«Le consommateur est punissable sauf s’il est sous injonction thérapeutique. Si ce n’est pas le cas, il est puni à 3 mois d’emprisonnement. La loi précise tout de même que le consommateur de la drogue n’est pas tout à fait un délinquant comme le considèrent certaines personnes. Celui-ci est à juste titre considéré comme un être malade qui a besoin d’un traitement approprié pouvant permettre sa réinsertion dans le tissu social. Cependant, la loi n’autorise pas l’utilisation de la drogue ».
Face à la recrudescence du phénomène dans le milieu scolaire, la cheffe de la police antidrogue de Man exhorte les parents d’élèves à plus de vigilance. « Que les parents surveillent leurs enfants, la fréquentation de ces enfants et surtout qu’ils prennent souvent le soin de fouiller dans leurs sacs d’école où ils peuvent cacher des substances prohibées. », a-t-elle recommandé.
La présentation des produits saisie a enregistré la présence de Chef de service régionale de la police judiciaire et le préfet de police de Man, le commissaire divisionnaire Ouattara Brahima. Ce dernier a félicité la cheffe de la DPSD et son équipe avant de lancer un appel à une franche coopération de la population dans cette lutte. « Ce travail ne pourrait être possible sans l’assistance d’une certaine population. Je le dis parce que malheureusement tous ne vont pas dans le sens de la collaboration. Je demande à tout un chacun de faire confiance à sa police. Mais surtout corps et âme de s’engager auprès de sa police et d’œuvrer à leur propre bien-être. Ce sont nos enfants, nos neveux, nos jeunes qui sont négativement impactés », a-t-il appelé. L’officier supérieur de la police nationale a assuré que ses services disposent de tous les moyens techniques, logistiques et humains pour traquer, pour interpeller et mettre à la disposition de la justice tout individu qui se met au travers de la loi.
Kindo Ousseny