Man/ L’AIBF redonne espoir aux survivantes de la fistule

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Le lundi 7 octobre 2024, le siège de l’AIBF à Man a accueilli une cérémonie marquante de remise de kits de réinsertion à douze femmes survivantes de la fistule obstétricale. Cette initiative, organisée par l’Antenne régionale de l’Association Ivoirienne pour le Bien-être Familial (AIBF), s’inscrit dans le cadre d’un projet de lutte contre la fistule obstétricale, financé par l’Agence internationale de coopération coréenne (KOICA), à travers le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). Ce projet a permis, jusqu’à présent, de soigner et de réinsérer 154 femmes dans le tissu social à travers des activités génératrices de revenus (AGR), notamment dans les régions du Tonkpi, Guémon, Cavally, Bafing et Denguélé.

Diarrasouba Fabarga, président des membres volontaires de l’AIBF, a ouvert la cérémonie en rappelant l’importance de cet engagement social. « Aujourd’hui, nous remettons à douze autres femmes des kits d’une valeur totale de 600 000 francs CFA, composés d’équipements variés tels que des bidons d’huile, du savon, des sacs de sel et une machine à coudre. Ces outils doivent leur permettre de reprendre leur vie en main et de réintégrer le tissu économique et social », a-t-il déclaré. Il a également souligné l’importance pour les bénéficiaires d’être rigoureuses dans la gestion de ces AGR, afin d’assurer leur succès et d’encourager les bailleurs, tels que KOICA, à continuer de soutenir ces actions en faveur des femmes.

En plus des kits, ces femmes ont reçu une formation en comptabilité simplifiée les 7 et 8 octobre, afin de mieux gérer leurs activités. « Mes chères sœurs, la maladie vous a consumées, mais en vous offrant ces kits, nous vous donnons les moyens de recommencer à vivre », a ajouté Diarrasouba Fabarga avec émotion, avant de remercier les partenaires du projet, notamment l’UNFPA et le ministère de la Santé de Côte d’Ivoire.

Mme N’guessan Ella Yaba Micheline, sage-femme et coordonnatrice régionale de l’AIBF, a ensuite pris la parole pour rappeler la nécessité de poursuivre les efforts de sensibilisation et de recherche active des femmes porteuses de fistule. « Mon combat est de tout mettre en œuvre pour retrouver ces femmes, même dans les campements les plus reculés, afin qu’elles soient identifiées, traitées et guéries. Nous devons faire en sorte que ces fonds disponibles ne retournent pas chez le bailleur, mais qu’ils servent à guérir toutes celles qui en ont besoin », a-t-elle déclaré avec force. Elle a également rendu hommage au chef du village de Tiénisiably, Douhony Ferdinand, pour son engagement dans cette recherche active.

La cérémonie a également été marquée par le témoignage poignant de Gondo Tonkpa Ivette, porte-parole des bénéficiaires, qui a exprimé sa reconnaissance envers les donateurs. « J’ai souffert de cette maladie pendant 22 ans. C’était une douleur constante, une honte insupportable et un isolement total », a-t-elle raconté avec une grande émotion. Grâce à une annonce radiophonique, elle a pu bénéficier d’une opération chirurgicale au Centre Hospitalier Régional de Man, et aujourd’hui, elle est guérie. « Je remercie Dieu, l’AIBF, l’UNFPA, et tous ceux qui m’ont aidée à retrouver ma dignité », a-t-elle conclu.

Il est à noter que les femmes porteuses de fistule continuent de bénéficier de soins gratuits, grâce à la caravane opératoire organisée au CHR de Man, dirigée par le docteur Sagnon et son équipe. Ce soutien médical, en plus de la réinsertion sociale, offre un espoir renouvelé aux femmes touchées par cette maladie stigmatisante.

Cette cérémonie a ainsi marqué une nouvelle étape dans la lutte contre la fistule obstétricale, réaffirmant l’engagement des acteurs locaux et internationaux à soutenir les femmes victimes de cette « maladie de la honte » et à les réintégrer dignement dans la société.

Kindo Ousseny

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