Dans le cadre de sa tournée nationale de sensibilisation, la Chambre royale a choisi le Tonkpi pour réaffirmer la nécessité d’un climat apaisé, loin des violences politiques qui ont parfois marqué les échéances passées. C’est d’une voix ferme, mais empreinte de sagesse, que Sa Majesté Amon Tanoé s’est adressée aux populations, en lançant un vibrant plaidoyer pour l’unité nationale :
« Ensemble, les Ivoiriens ont dit : “Plus jamais ça !” Aujourd’hui, à l’approche de cette échéance décisive, nous devons nous rappeler cette promesse. La paix n’est pas un acquis définitif, mais une quête permanente », a-t-il martelé devant un parterre d’autorités administratives, coutumières et de leaders communautaires.

La rencontre, placée sous le thème « Ensemble pour des élections apaisées en 2025 », a donné lieu à des échanges ouverts et empreints de franchise. Dans la foule, les préoccupations fusent, mais une volonté commune émerge : préserver la paix. Les chefs de village, les femmes, les jeunes… tous expriment leur adhésion au message porté par les garants de la tradition.
Prenant la parole au nom du président régional de la Chambre des rois du Tonkpi, Gloudeh Gue Pascal, son porte-parole Noutoua Youdé a salué l’initiative et transmis, avec solennité, l’appel lancé par la délégation nationale :
« La Côte d’Ivoire a besoin de chacun de nous pour grandir dans l’unité. Soyons tous, sans exception, des bâtisseurs et non des fossoyeurs de la paix et du vivre-ensemble », a-t-il insisté, visiblement ému par l’adhésion des populations à cet idéal.
Cette campagne, amorcée dans plusieurs régions du pays, vise à prévenir toute montée de tensions à l’approche du scrutin. Elle s’appuie sur l’autorité morale des rois et chefs traditionnels, figures respectées et écoutées dans les contrées les plus reculées. En prenant leur bâton de pèlerin, les garants de la tradition entendent réactiver les mécanismes sociaux de dialogue, de respect des lois et d’écoute mutuelle.

Sa Majesté Amon Tanoé a saisi l’occasion pour appeler au respect des institutions, à la maturité démocratique et à la transformation des périodes électorales en moments d’unité plutôt qu’en instants de discorde :
« Apprenons à respecter nos lois, à faire confiance à nos institutions, et à transformer chaque élection en une étape de maturité démocratique, et non un moment de péril », a-t-il déclaré sous les applaudissements nourris de l’assistance.
Dans le Tonkpi, l’appel semble bien entendu. Les voix des chefs communautaires se sont élevées pour dire oui à la paix, oui au vivre-ensemble. Les femmes ont promis de relayer le message dans les marchés, les cours communes et les foyers. Les jeunes, eux, se sont engagés à rejeter toute instrumentalisation.
En quittant Man, la délégation de la Chambre des rois et chefs traditionnels a laissé derrière elle plus qu’un discours. Elle a planté une graine. Celle de l’espoir d’une Côte d’Ivoire unie, déterminée à faire des prochaines élections un moment d’expression démocratique apaisé, et non un épisode de division.
Doumbia Seydou Badian