L’institution Le médiateur de la république a décidé cette année d’initier de grandes rencontres avec les populations ivoiriennes avec la collaboration de la chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire. La ville de Man a été choisie pour le lancement de ces rencontres dans l’amphithéâtre Alassane Ouattara de l’Université de Man, ce samedi 22 février 2020, avec les rois et chefs traditionnels des régions du Tonkpi, du Guémon et du Cavally.
Pour le président de l’institution Le Médiateur de la république, l’explosion des conflits communautaires dans plusieurs localités du pays, auxquels s’ajoutent les crises en milieu scolaire interpellent les institutions étatiques en charge du renforcement de la cohésion sociale sur la nécessité de mener des actions diligentes pour renforcer le tissu social et garantir une paix durable.
C’est dans cette perspective, dira Adama Tounkara, que l’organe de médiation a sollicité la collaboration de la chambre nationale des rois et chefs traditionnels afin de mener une campagne nationale de sensibilisation à la paix et au vivre ensemble dans une période aussi cruciale de la vie de la nation. « Cette sensibilisation vise principalement à mettre en mission les chefs traditionnels de notre pays auprès de leurs populations afin de véhiculer quotidiennement des messages de paix de tolérance et d’acceptation mutuelle », a expliqué le Grand médiateur de la république.
Cette importante rencontre est précédée à chaque étape d’une mission précurseur d’écoute de tous les leaders traditionnels, religieux et membres de la société civile et vise à exposer la cartographie des conflits des régions concernées. Établir un état des lieux de la cohésion sociale dans les localités du pays et à raviver l’engagement collectif pour le développement d’une compréhension commune de facteurs résiduels de crise pour la cohésion sociale, mais aussi à poser des cadre pérennes de rassemblement des toutes les catégories de population autour de la construction d’un climat de paix.
« Ces rencontres permettent aussi de faire des propositions visant le renforcement de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire et l’observation des règles élémentaires du vivre ensemble. Pour une cohabitation pacifique entre les filles et fils de notre beau pays », a-t-il souligné.
A Man, c’est le médiateur délégué du Tonkpi, l’ancien ministre Yoro Badia qui a présenté la cartographie des conflits dans les régions du Tonkpi, Cavally et Guémon qui selon lui est identique.
Le premier problème porte sur la gestion du foncier. Ensuite les conflits liés à la chefferie, les conflits intercommunautaires et intracommunautaires, les conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles, les conflits intergénérationnels, les conflits éleveurs –agriculteurs et les conflits liés à la politiques.
Pour ce qui est du rapport diagnostique de la cohésion sociale, l’ancien ministre a relevé la question du foncier rural, la délimitation des territoires villageois, les braquages récurrents dans ces régions, la circulation des armes légères et de petits calibres, le manque de confiance entre les forces de sécurité et la populations, le manque de confiance entre la justice et la population, la passivité de l’état face à la confiscation des terres, le climat politique délétère, les pratiques traditionnelles nuisibles et autres.
Le médiateur délégué du Tonkpi a au nom de ses paires des trois régions, soumis des propositions de solutions dont la prise en compte selon lui pourra trouver des réponses aux problèmes qui entachent la paix et la cohésion sociale dans les trois régions.
Le maire de la commune de Man Aboubacar Fofana dans son mot de bienvenue a salué cette rencontre qui selon lui revêt un caractère spécial en ce sens qu’elle d’actualité. « Une telle initiative nécessite une attention particulière de chaque entité sociale et sociologique de la région », a-t-il indiqué.
De son Côté le chef Gbizié Lambert, porte-parole de la chambre nationale des rois et chefs traditionnels a indiqué que cette démarche de l’institution en charge de la médiation est un moyen de trouver des réponses adaptées à la situation sur le terrain. « La chefferie traditionnelle est déterminée à jouer sa partition au sein des communautés et au niveau nationale à travers la chambre nationale des rois et chefs traditionnels », s’est-il engagé.
Kindo Ousseny à Man