Man: Le conseil municipal adopte un budget record pour transformer la ville

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La commune de Man vient de franchir une étape décisive dans sa quête de modernisation. Réuni ce jeudi 13 novembre 2025 dans la salle AGC de l’hôtel communal, le conseil municipal a adopté à l’unanimité un budget primitif historique de 3 070 598 076 FCFA, en hausse de plus de 300 millions FCFA par rapport à l’exercice précédent.

Pour le maire Aboubakar Fofana, la progression spectaculaire du budget est la preuve d’une gestion rigoureuse et d’un véritable sursaut de civisme fiscal. « Nous sommes en train de rentrer dans la cour des grands », a-t-il déclaré, saluant la participation accrue des populations au paiement des impôts et la transparence qui caractérise désormais les finances municipales.

Détaillé par le premier magistrat, ce budget se compose de 1 196 733 000 FCFA pour le fonctionnement et 1 873 865 076 FCFA pour l’investissement, soit plus de 61 % orientés vers les projets structurants. Avec un taux de recouvrement de 58 %, des recettes de fonctionnement de 812 916 711 FCFA et un écart positif de plus de 212 millions, la commune affiche une santé financière rarement atteinte. Les résultats cumulés en fonctionnement et investissement portent l’excédent global à 448 390 561 FCFA, consolidant la capacité de la municipalité à engager des actions d’envergure. Présent à cette session, le Secrétaire général 1 de la préfecture, Stéphane Guiriga, représentant le préfet de région, a félicité le maire pour sa « vision citoyenne et sa capacité à mobiliser la communauté autour du développement participatif ».

Cette embellie budgétaire soutient un important portefeuille de projets, notamment dans l’éducation. Grâce au projet Banque mondiale, 21 salles de classe sont en construction à Péraldi, Doyagouiné et Grand Gbapleu. À cela s’ajoutent 125 salles réhabilitées, dont celles de Mistrot, Grand Gbapleu, Dioulabougou, Doyagouiné, Blokosso, Gbapleu, Libreville, HKB et le lycée Club. La mairie a par ailleurs livré 6 salles neuves : trois à l’EPP Libreville et trois au quartier municipal, accompagnées de la construction de 1853 mètres de clôture pour sécuriser les établissements scolaires.

Dans le secteur de la santé, les travaux du dispensaire et du centre maternel de Voungbé se poursuivent, tandis que la commune s’apprête à lancer en décembre le chantier du palais de la culture de 2 000 places, une infrastructure emblématique très attendue par les populations. Pour améliorer le cadre de vie, la mairie prévoit également le reprofilage de 58 km de routes, l’installation de 30 coffres à ordures, la mise en œuvre du plan stratégique de développement communal et l’ouverture progressive des marchés spécialisés destinés à structurer l’activité économique.

L’administration municipale est elle aussi en pleine mutation. Sur les 162 agents en poste, dont 149 agents locaux et 7 fonctionnaires, la commune prévoit en 2026 la contractualisation de 157 agents sous CDD, avec un salaire au moins égal au SMIG. Cet effort, chiffré à 150 millions FCFA, vise à améliorer les conditions de vie du personnel. « Nos agents sont le moteur de notre réussite », a insisté le maire Fofana, rappelant que la performance de la municipalité repose avant tout sur la motivation de ses travailleurs.

La réforme des sépultures au cimetière municipal a également retenu l’attention. Les élus ont validé l’uniformisation des prix, avec un tarif social unique fixé à 10 000 FCFA pour une concession de 99 ans. Un nouveau site pour le futur cimetière a déjà été identifié et la purge foncière est en cours de règlement avant les travaux d’aménagement. Pour la mairie, cette mesure vise autant à soulager les familles qu’à mettre fin au désordre dans la gestion des espaces funéraires.

Au chapitre de la salubrité, le maire a réaffirmé la nécessité de poursuivre la rééducation au civisme des populations, notamment en ce qui concerne la gestion des ordures. Il a annoncé que les opérations d’embellissement, les projets de gare routière et la poursuite des 6 km de bitume déjà entamés feront l’objet d’un suivi rigoureux. « On va sévir désormais », a-t-il averti, appelant chacun à contribuer à une ville propre, moderne et disciplinée.

En fin de séance, à l’approche des législatives, le maire Aboubakar Fofana a lancé un appel pressant à la paix et au fair-play politique. « C’est une compétition entre frères. Après le 27, il y aura le 28. Préservons nos acquis », a-t-il rappelé. Le SG1 Stéphane Guiriga a abondé dans le même sens, invitant les acteurs politiques à reproduire « l’accalmie et la maturité observées lors de la présidentielle » et à garder à l’esprit qu’« un élu représente l’ensemble de la population locale ».

Kindo Ousseny

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