La région du tonkpi est malade de ses routes. Oui très malade. Ce qui constitue une véritable entrave au développement de la région.
L’axe Biankouma Kouibly, longue de 68 kilomètres, pour la parcourir en voiture il faut au bas mot 5 à 6 heures du temps. A Moto, il faudrait au moins 4 heures. Cette route est pourtant reconnue comme une route internationale car menant à Lola et N’zérékoré en Guinée voisine.
Les pistes qui relient Sipilou aux différents villages de sa circonscription sont toutes en état de dégradation avancée. Se rendre par exemple à Kpéaba à seulement 17 kilomètres est presqu’impossible. Ce qui favorise des incursions anarchiques de soldats incontrôlés de l’armée guinéenne qui y sème la terreur sur les populations. Impossible de réaliser des infrastructures de développement dans cette zone.
Il en est de même pour l’axe Danané Daleu dans le canton Gouroussé. Cette zone à un moment donnée, la population se sentait oubliée par l’État. Et pourtant, un sous-préfet y a été affecté. Ses efforts pour apporter le développement dans sa circonscription sont entravés par le mauvais état de ses voies d’accès. La grande majorité des écoles construites en dur au lendemain de l’indépendance de la Côte d’Ivoire sont en ruine. Impossible d’y transporter des matériaux de construction.
Dans cette circonscription d’une vingtaine de village, au moins 18 ont bénéficié du programme d’électrification rurale prévue pour être réaliser entre 2018 et 2019 mais hélas, la route fait blocage à la réalisation de ce projet vital pour les populations de cette contrée du pays. En saison pluvieuse, comme c’est le cas présentement, c’est toute la circonscription qui est coupée du reste du pays.
Récemment, selon la page Facebook Échos du Gouroussé, Le porte -chars transportant les poteaux électriques du village de Yassegouine dans la sous-préfecture de Daleu, département de Danané, s’est enfoncé sur le pont sur la rivière Gbé sur l’axe Blita- Zérégouiné. Conséquence, la remorque a dut déverser une bonne partie des poteaux électriques dans la rivière.
A Daleu l’école est détruite par la tornade, les travaux de réhabilitation ont été confiés à un entrepreneur, pour l’heure il est impossible pour lui d’y transporter les équipements pour la reconstruction des bâtiments.
Le mauvais état des routes oblige les populations à construire des écoles avec des matériaux de fortune notamment des pailles, du bambou et la terre battue.
La dégradation des routes favorise le trafic des produis agricoles notamment le café et le cacao vers la guinée ou le Liberia. Et les structures de l’État en charge de la lutte contre les exportations illicites restent impuissantes face à la situation.
Dans cette région, l’État tente de faire ce qui est humainement possible pour ouvrir ou réparer certaines routes, mais là où le bât blesse, c’est le choix des entreprises pour l’exécution des travaux. Un administrateur dont nous choisissons de taire le nom a déploré récemment le manque d’expérience, d’expertise encore moins d’équipement de ces entreprises qui ont malheureusement eu la chance d’acquérir les marchés. Une situation qui fait que nos seulement les travaux connaissent un grand retard mais la qualité fait défaut. Une simple visite de terrain sur les axes Man-Zouanhounien et Danané-Daleu permet de se rendre à l’évidence.
Kindo Ousseny à Man