Les acteurs du ministères de l’éducation nationale, l’Unicef, le ministère en charge des affaires sociale et les organisations non gouvernementale intervenant dans le cadre de la protection des enfants étaient à Danané du 31 août au 02 septembre dans le cadre d’un atelier et des consultations foraines pour recueillir les avis des groupes cibles sur la gestion des grossesses en cours de scolarité. Une activité qui vise à contribuer à la survie scolaire de la fille scolarisée qui tombe en grossesse en la protégeant des effets néfastes issus de son environnement et en l’aidant à poursuivre ses études avec succès. Et ce grâce l’appui technique et financier de l’Unicef avec les fonds du canada dénommés « Pour chaque fille, le droit à l‘éducation ».
Il s’est agi durant deux jours de collecter des informations sur les représentations sociales que les communautés ont de la gestion des cas de grossesse des enfants scolarisés en lien avec les coutumes, les pratiques sociales et la justice ; identifier les barrières des études des filles en grossesses et analyser les réponses qui sont au niveau administratif, communautaire et familiale. A cette occasion il est élaboré un projet de protocole de prise en charge des cas de grossesse en cours de scolarité des jeunes filles inscrites dans les structures du primaires et du secondaire et enfin adopter des résolutions et des recommandations pour la vulgarisation et le suivi de l’application du protocole consolidé.
Pendant deux jours, des focus groupes sont constitués pour recueillir les données auprès de différentes couches sociales. Il s’agit des adolescents de 12 à 18 ans, des femmes de plus de 18 ans et les personnes actives de plus de 18 ans. La constitution de ces groupes prend en compte les diversités religieuses, culturelles et coutumières des personnes cibles.
Au troisième jour, une synthèse des travaux a été réalisée et présentée aux autorités administratives du département, politiques et coutumières ainsi qu’aux chefs de communautés de Danané.
A cette occasion Jeanne Kopieu, sous-directrice de l’équité et de l’égalité du genre a présenté les résultats de la consultations populaire des communautés sur la prise en charge des grossesses en cours de scolarité, réalisés par six groupes dans 14 quartiers de la ville de Danané sur 5 points que sont la méthodologie, l’appréciation du problème, la connaissance des mesures pour la prise en charge de la grossesse et les propositions d’actions pour le retour de la jeune fille à l’école.
Le secrétaire général de la préfecture de Danané, Bené Kouakou Jean-Louis, représentant le préfet du département a salué cette initiative et surtout la qualité du travail élaboré en vue sauver la scolarité de la jeune fille tout en appelant à l’implication de toutes et de tous car dit-il, la grossesses en cours de scolarité atténuent la chance des jeunes filles en matière de scolarité. « En attendant la prise en compte des propositions faites par les communautés et les experts, chacun de nous doit se mettre au travail. La responsabilité de tout le monde est engagée. C’est un problème qui est connu de tous. Tout le monde est mis en mission ici. Nous autorités préfectorales nous allons jouer notre partition », a-t-il appelé. Il s’est engagé au nom du préfet du département à apporter tout l’appui nécessaire de l’administration centrale à ce processus.
La directrice de l’équité et de l’égalité du genre Bakayoko Marie-Véronique du ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique a indiqué que c’est à la suite d’une visioconférence que le directeur départemental de l’éducation nationale de Danané a lancé un cris de cœur visant à trouver une réponse à la situation de 181 filles enceintes dans sa circonscription. Des chiffres qui font de Danané l’épicentre des grossesses en cours de scolarité dans la région du Tonkpi. C’est pourquoi sa direction sous l’impulsion de la ministre de l’éducation nationale a engagé les actions visant à faire en sorte que les filles qui tombent enceinte en année de scolarité soient maintenues dans le système scolaire. Pour elle les filles et les garçons doivent avoir les mêmes chances en matière de scolarité et surtout avoir les mêmes chances de contribuer au développement du pays. « Il est surtout question d’éviter qu’un enfant puisse mettre au monde un enfant et surtout faire en sorte de ne plus faire des enfants qui pourraient se retrouver en conflit avec la loi et surtout de mener le combat pour que nos filles achèvent leur scolarité et pouvoir rivaliser avec les hommes sur le marché du travail », a-t-elle soutenu.
Pour sa part Marie-Ange Kouassi administratrice du programme éducation au bureau régional de l’Unicef a transmis les remerciements la direction de l’égalité du genre d’avoir donné l’occasion à sa structure pour réfléchir sur la thématique des cas de grossesses en cours de scolarité. Pour elle c’est une question de protection c’est pourquoi elle y est avec son collègue de la protection. Elle a réitéré l’engagement de son institution à appuyer toutes les initiatives relatives à la scolarisation des filles. Car dit-elle, « il ne suffit pas de mettre la fille à l’école, il faut qu’elle puisse achever ses études, et participer au développement de son pays ».
Après Danané, cap dur Man pour un atelier de consolidation du protocole de prise en charge des grossesses des jeunes filles en cours de scolarité.
Kindo Ousseny à Man