Conflit foncier à Guiglo: la faim se signale dans des villages

Temps de lecture : 2 minutes

Par Kindo Ousseny /Après les affrontements armés, la faim se signale dans des villages.

Le conflit foncier déclenché dans la forêt classée de Gouin-Debé continue de faire ses effets dans la région du Cavally. Si dans l’ensemble, le calme est revenu avec la forte présence des forces de l’ordre dans la région, le climat de méfiance reste de mise.

La tension demeure présente entre les communautés. Mais l’autre défi à relever et non moins important est celui de la famine. « Les populations autochtones n’arrivent plus à aller dans leurs champs pour récolter leur riz. La famine commence à s’installer. Au point où dans des villages comme Mona, Domobly, et Zouan par exemple les parents sont entrain de fuir les villages pour venir se réfugier en ville auprès de leurs parents », relate un leader communautaire surplace à Guiglo. Selon lui, les autochtones auraient même souhaité que des gendarmes ou des policiers les accompagnent dans leurs champs pour récolter leurs riz où couper leurs bananes. Chose qui selon notre interlocuteur est impossible eu égard les effectifs des forces de l’ordre. « L’Etat à mon sens ne saurait mettre des policiers derrières chaque cultivateurs », croit-il savoir.

Dans la ville de Guiglo, les effets du Conflit se font sentir sur le marché. Tout est devenu chère. « Des légumes comme le gombo, l’aubergine sont devenus rares et très couteux. Il en est de même pour le manioc et la banane qui ne sont plus à la bourses de tous », relate Dan Valentin, habitant de Guiglo. Pour lui, même si la paix est de retour, elle demeure fragile parce qu’ils n’y a plus de confiance entre certaines communautés. Les populations villageoises ont peur d’aller au champ au risque de se faire agresser.

Ce climat de méfiance et de psychose s’est accru il y a deux semaines de cela lorsque le corps en état de décomposition d’un allogène Lobi a été retrouvé dans la broussaille près de l’école primaire publique de Domobly dans la sous-préfecture de Guiglo. Suite à cette autre découverte macabre, la brigade de gendarmerie de Guiglo a ouvert une enquête. Face à la tension qui peine à baisser, le pasteur Octave Yahi a initié une médiation qui s’est heurté à l’opposition de certains chefs autochtones. « Nous n’avons pas encore fini d’enterrer nos morts, encore moins fini de les pleurer. Donc pour le moment ne nous parle pas de réconciliation », ont-ils répondu à l’homme de Dieu qui voulait engager une véritable réconciliation. Cette réaction des autorités coutumières met au gout du jour la tension et le climat de méfiance qui prévalent dans la ville.

Notons que le conflit foncier s’est déclenché officiellement début septembre 2017 avec un bilan macabre de plus de 10 morts dont 11 familles assistées le mois dernier par le gouvernement à travers le ministère de la solidarité à hauteur de 1 million de francs par famille pour prendre en charge les frais funéraires.

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