Le comité régional du Réseau Ivoirien pour la Promotion de l’Éducation Pour Tous (Rip-Ept) a organisé le samedi 03 novembre au Centre d’excellence des femmes de Man (Cefem) une conférence débat sur les obstacles de la politique de scolarisation obligatoire.
En effet, depuis le lancement de l’école obligatoire pour tous en 2015 par le gouvernement, cette politique rencontre plusieurs obstacles dans sa mise en œuvre.
C’est donc pour comprendre ces obstacles et faire des ébauches de solutions que le Rip-Ept, une entité de la société civile, a décidé d’échanger sur la question avec les populations du Tonkpi.
Selon le président du Rip-Ept, Yele Franck, c’est après une étude approfondie du terrain que le réseau a décidé d’échanger avec les populations afin de leur expliquer cette politique et d’échanger sur sa bonne marche. « Nous avons effectué une étude dans les recoins de la région du Tonkpi afin de voir comment la politique de scolarisation est appliquée dans la région. Après cette étude, il était opportun que nous échangions avec nos parents sur les enjeux d’une école de qualité dans un système éducatif de qualité », a-t-il introduit.
Le conférencier, Traoré Yeneti, secrétaire général à la direction régionale de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, a d’entrée relevé que cette politique vise à envoyer tous les enfants en âge d’aller à l’école en vue de la scolarisation universelle. « La formation est la clé d’une intégration dans le tissu économique », a t il indiqué.
Parlant des obstacles, le conférencier a déploré l’insuffisance d’infrastructures scolaires, de personnel dans les établissements, la mauvaise qualité du corps enseignants, la création des écoles fictives dans certaines localités et le peu d’attrait de certaines écoles.
À ces obstacles, selon le conférencier, s’ajoute les pesanteurs sociale et culturelle. « Ces obstacles sont ponctués par la mauvaise gestion de certaines écoles. La bonne gouvernance n’est pas de mise, frais annexes trop élevés, certains responsables d’établissement ne s’impliquent pas dans la gestion de leur établissement et l’abandon des parents dans la vie scolaire et éducative », renchérit le conférencier.
Comme solutions, Traoré Yeneti a demandé l’implication de tous pour que cette politique connaisse le succès escompté. « Pour que nous soyons en phase avec cette volonté, il faut que l’État construise plus de classes et collèges. L’état doit recruter plusieurs enseignants et les former. Il faut que la bonne gouvernance soit une réalité dans la gestion de nos écoles. Les parents d’élèves doivent s’intéresser plus à la vie scolaire. Les autorités locales, les organisations les Ong, la société civile les chefs coutumiers et traditionnels tous doivent s’engager pour que cette politique connaisse une réalité efficiente sur le terrain. Car l’école c’est le meilleur investissement ».
Échanges et ébauches de solution ont meublé cette conférence-débat.
Doumbia Seydou Badian