Le calme est revenu à Zouan-hounien depuis mardi en fin de soirée. Mais le conflit laisse derrière lui de graves conséquences au plan humanitaire.
Lors de notre passage dans la ville, où un grand nombre de ménage se retrouve sans abri après le passage des pyromanes, une partie de la population a trouvé refuge à l’hôpital général de la ville dans des conditions de vie assez précaires. « Nous avons tout perdu. Nos maisons sont brulées avec tous nos biens. Nous ne savons pas où aller c’est pourquoi nous nous retrouvons ici. Non seulement nous ne savons pas où dormir mais nous ne savons pas comment faire pour nourrir nos enfants et nous même », se désole dame Koné Fatoumata. Ces populations en majorité des femmes et des enfants ont trouvé refuge en ce lieu depuis la nuit du mardi 20 au mercredi 21 novembre 2018.
Certaines personnes ont préféré rester dans les ruines de leur domicile. Mais en cas de pluie, nul n’a besoin d’explication pour comprendre dans quelle condition ces familles vont passer l’instant d’humidité. « Aujourd’hui on nous demande de pardonner ce que nous avons subi. Oui au nom de la paix et de la cohésion pour un vivre ensemble harmonieux, nous acceptons de pardonner, mais où allons-nous dormir, comment allons-nous vivre sans abri », s’interroge l’imam Doumbia de la grande mosquée de Zouan-hounien qui a perdu en plus de son domicile, sa quincaillerie qui lui permettait d’avoir sa pitance quotidienne.
La seule pharmacie de la ville a été pillée et saccagée. Du coup, il est impossible pour les malades de s’acheter des médicaments sur place en officine. Il faut parcourir les 60 kilomètres qui séparent Zouanhounien et Danané pour satisfaire ce besoin vital.
A Dinneu, toute la communauté malinké a dû fuir la localité pour trouver refuge au Libéria voisin. Laissant derrière elle des maisons pillées avant d’être incendiées.
Lors de son passage dans le village, le ministre Mabri Toikeusse a mis les jeunes et les cadre en mission pour aller chercher ceux qui ont fui pour qu’ils reviennent s’installer dans le village. Mais où vont-ils loger ? Une question qui pour l’heure reste sans réponse. Le ministre Mabri Toikeusse, par ailleurs, président du conseil régional du Tonkpi a promis remonter cette information sur la situation au niveau du gouvernement afin que des mesures soient prises dans l’urgence pour trouver une réponse à cette nouvelle crise humanitaire qui trouve sa source dans le conflit interethnique qui a fait 04 mort, une quarantaine de blessés et de nombreux dégâts matériels.