Face aux différents conflits intercommunautaires qui ont secoué récemment plusieurs localités dans diverses régions de la Côte d’Ivoire, avec leurs cortèges de violation des droits humains et de destruction de biens publics et privés, le conseil national des droits de l’homme (Cndh) a initié une série de consultation dans 32 localités du pays dont Sipilou et Man dans la région, du Tonkpi.
L’objectif de ces consultations selon le conseiller Akanza Koffi Joseph, chef de la délégation du Cndh est de diagnostiquer les causes profondes des conflits intercommunautaires afin de proposer des solutions visant à promouvoir les droits de l’homme.
Les 18 et 19 juillet, la délégation du Conseil national des Droits de l’homme était à Sipilou, une localité qui a connu au mois de mai 2019 de violents affrontements entre policiers et populations civiles occasionnant la destruction entière du commissariat de la police des frontières et plusieurs biens publics.
Cette rencontre a mobilisé toutes les forces vives du département à savoir les chefs coutumier, les autorités administratives, les leaders communautaires, les forces de l’ordre, les opérateurs économiques et autres. L’occasion était belle pour les différents participants de passer au peigne fin les différents conflits qui minent le département et leurs causes.
Le secrétaire général de la préfecture de Sipilou, Kra Sialou, représentant le préfet du département a indiqué que la situation dans son département n’est pas alarmante mais il existe tout de même des foyer d’incompréhension parfois source de tension. « La position géographique du département nous emmène à situer la question des conflits à un double niveau. En interne, des conflits relevant du foncier, de la délimitation des terroirs des villages des rapports agriculteurs éleveurs, du fonctionnement des corridors, des violences corporelles ou basé sur le genres ont été souvent relevés, leur importance n’ont pas encore atteint un seuil critique. En outre, il existe un conflit frontalier au sujet de la localité de Kpéapa qui a duré dans le temps et constitue une préoccupation pour les populations »,a relevé l’administrateur civile. Selon lui, l’arbitrage des autorités administratives et coutumières a permis de circonscrire ces conflits qui tout de même ont besoin de trouver une solution définitive. Les chefs coutumiers, les acteurs de la société civile ont tour à tour pris la parole pour soutenir les propos du secrétaire général de préfecture.
A Man la délégation du Cndh y a séjourné les 21 et 22 juillet et des échanges ont eu lieu avec les différentes couches des populations. Plusieurs préoccupations ont été relevées à savoir la question du coût du renouvellement des cartes nationale d’identités périmées, le dédommagement des victimes de guerre, la question des rapport entre forces de l’ordre et usagers de la route, le respect de l’autorité de l’Etat, les conflits de chefferie traditionnelle, le foncier rural, la non-participation des femmes dans les instances traditionnelles de prise de décision , la question de l’emploi jeune, le non-respect du code de la route par des chauffeurs et conducteurs de motos, le mauvais état des routes et plusieurs autres litiges liés à l’occupation des terres ont été relevées par les participants.
Plusieurs recommandations ont été faites en vue de trouver des réponses à toutes les préoccupations exprimées. Gage du renforcement de la cohésion sociale et d’une paix durable. A Man la rencontre qui s’est tenue à la préfecture a été présidée par le secrétaire général 2 de la préfecture Kouakou Bah Yao André. Dans le cadre des rencontres séparées, la délégation s’est entretenu les chefs coutumiers de la région à la résidence du président de la chambre régionale des rois et chefs traditionnels du Tonkpi, sa majesté Gué Pascal.
Kindo Ousseny à Man