Dans une déclaration lue, ce jeudi, devant la presse, la procureure de la république près le tribunal, de première instance de Man, Counta Naffissiatou, a apporté de nouvelles informations quand à la la découverte d’une fosse commune contenant 20 corps au quartier lycée de Man.
« Le 14 janvier 2020, je vous faisais part de la découverte d’une fosse commune contenant des restes humains, près de la clôture du Lycée moderne de Man, sur l’axe Man Kouibly. L’enquête qui a été immédiatement ouverte a connu des avancées avec la découverte d’une carte nationale d’identité ivoirienne sur les ossements au nom de Touré Moussa. Fils de Touré Mévendi et de Massé shérif, Mécanicien domicilié à Man au quartier Air France. Selon les déclarations des parents de ce dernier, identifié et retrouvé, leur fils est sorti du domicile familial, au mois de novembre 2002, au moment de la reconquête de la ville par les forces régulières en arrivant par la voie menant à Kouibly et qui a donné lieu à d’intenses combats avec les soldats des forces nouvelles. Ainsi qu’a de très nombreuses et graves exactions et violations des droits de l’homme. Les premiers éléments à la disposition des enquêteurs, laissent croire que les restes mortuaires pourraient être ceux des victimes de ces événements (de reconquête de la ville par les forces régulières, ndlr). Toutefois, à la fin de l’enquête préliminaire, une information judiciaire sera ouverte pour identifier ces personnes et déterminer les circonstances exactes de leur décès », a-t-elle déclaré, ce jeudi 16 janvier.
Cette sortie de la procureure de la république confirme les soupçons de man-ville.net dans sa publication du 13 Janvier, faisant état de ce que ces ossements découverts pourraient s’agir des victimes de la crise militaro-politique survenue en novembre 2002.
La ville de Man tombée aux mains des rebelles du MJP ( Mouvement pour la justice et la Paix) en début du mois de novembre 2002 a fait l’objet de reconquête sommaire de la part des forces loyalistes fin novembre avant qu’elles ne perdent définitivement la ville.
Les combats ont occasionné plusieurs dizaines de mort dans la quasi-totalité des quartiers de la ville. Nombreux sont les corps qui ont été enterrés dans des fosses communes aussi bien au cimetière qu’à certains endroits de la ville dont le plus connu reste le site appelé “caca sport”.
A cette époque, l’on a déploré plusieurs exécutions sommaires et de graves violations, des droits de l’homme comme l’a souligné la procureure de la république dans sa déclaration.
Kindo Ousseny