L’Unicef et le ministère de la famille, de la femme et de l’enfant ont procédé récemment à la présentation de l’annuaire statistique 2020 aux membres de la plateforme de lutte contre les violences basées sur le genre dans la région du Tonkpi. A cette occasion, des chiffres sur le cas de violences dans la région ont été présentés aux acteurs afin de leur permettre de mieux planifier et orienter les actions de lutte contre les VBG. La rencontre s’est tenue au centre social de Dioulabougou.
Selon Cédric Yandé Guéi, administrateur au service protection de l’enfant à l’UNICEF, cette activité s’inscrit dans le cadre du rapprochement des services régionaux du pays. « Depuis plusieurs années, l’Unicef appuie l’Etat de Côte d’Ivoire pour mettre en place un système d’information sur la protection de l’enfant et les VBG. Cette année nous avons décidé d’innover et ce depuis 2021, pour produire des statistiques régionales pour permettre aux différentes régions de planifier leurs actions à travers ces données et d’aider à la prise de décision », a expliqué le représentant de l’Agence des Nations Unies.
Cette rencontre a permis de présenter les statistiques aux hôtes de la plateforme protection de l’enfant et VBG, les données statistiques au niveau national et plus particulièrement dans la région du Tonkpi. « En 2021, nous avons enregistré 6040 cas de violences basées sur le genre en Côte d’Ivoire dont 954 cas de viols, 1391 agressions, 26 cas de mutilations génitales féminines et 1052 cas de violence psychologique et émotionnelles.
Dans la région du Tonkpi, l’on a enregistré 400 cas de VBG dont 162 cas sur les enfants, 47 cas de viols dont 36 enfants, 4 mariages forcés sur 26 au plan national », a présenté Taha Landry, sous-directeur de la planification et des statistiques au ministère de la famille de la femme et de l’enfant. Il a soutenu que la situation des Vbg est encore récurrente dans la région au regard des données de 2021 et des données provisoires de 2022. « Le VBG sont encore existantes et l’on peut dire qu’il y a encore une persistance des pratiques traditionnelles néfastes », a-t-il relevé. Selon lui, la seule région du Tonkpi regorge 8% des cas de VBG au niveau national. Et en 2022, déjà 415 personnes sont victimes de VBG dans la région du Tonkpi. « La situation est encore alarmante selon l’enquête. Et nous pouvons conclure pour dire qu’il y a encore du travail à faire dans cette région en matière de lutte contre les VBG et les pratiques traditionnelles néfastes », a-t-il souligné.
Il a exhorté les acteurs du Tonkpi à poursuivre les sensibilisations de proximité, à dénoncer les cas de VBG et surtout à s’inspirer des données pour mieux planifier et orienter la lutte dans la région du Tonkpi, pour mieux éradiquer ces fléaux. A cet atelier de présentation, des copies des annuaires statistiques des années 2020, 2021 et 2022 ont été remises à la plateforme VBG du Tonkpi.
Kindo Ousseny à Man