La salle Amadou Gon Coulibaly de l’Hôtel communal de Man a accueilli, ce mercredi 27 novembre, une célébration marquante de la Journée internationale de la langue des signes. Organisée par la Direction Régionale de l’Emploi et de la Protection Sociale du Tonkpi, cette journée a réuni autorités administratives, élus locaux, et acteurs de la société civile autour du thème : « Mobilisons-nous pour les droits de la langue des signes ». Une opportunité pour mettre en lumière l’importance de cet outil de communication dans la vie des personnes atteintes de surdité.
Représentant le préfet de la région du Tonkpi, président de la cérémonie, le sous-préfet de Yapleu, Ani Edy Désiré, a prononcé un discours éloquent. « Je voudrais à la suite de Monsieur le Maire reconnaître que le monde des personnes atteintes de surdité était aussi pour moi un monde inconnu. Et j’ai beaucoup appris et je sors de cette rencontre très enrichi. Désormais, je serai un ambassadeur de la cause des malentendants et des sourds », a-t-il affirmé. Le sous-préfet a rappelé que les sourds ont besoin non pas de compassion, mais de respect et de conditions propices à leur inclusion dans le développement national. Il a salué les efforts du gouvernement, notamment les mesures dérogatoires pour leur accès à la fonction publique, et plaidé pour un regard sociétal renouvelé envers cette frange de la population.
Au nom du Directeur Régional de l’Emploi et de la Protection Sociale, empêché, Beugré Yayo Elisée a, à l’ouverture de la cérémonie en saluant l’engagement des autorités locales, notamment celui du préfet de région. « Cette journée nous rappelle la nécessité d’un cadre juridique spécifique pour promouvoir et protéger la langue des signes, vecteur essentiel des droits humains pour les personnes sourdes », a-t-il déclaré.
Goué Jules, adjoint au maire et représentant le parrain de la cérémonie, a exprimé sa fierté face à la résilience des personnes en situation de handicap. « Le maire ne ménagera aucun effort pour renforcer les politiques sociales en faveur des personnes en situation de handicap », a-t-il promis, réitérant l’engagement de la mairie à plaider pour une augmentation des ressources destinées à leur prise en charge.
Adolphe Gbélé, président de la Coordination des Associations des Personnes en Situation de Handicap, a appelé à promouvoir davantage la langue des signes. « Cette journée est une opportunité pour montrer que le handicap n’est pas une barrière à l’épanouissement », a-t-il souligné, exhortant les décideurs à multiplier les actions pour une éducation inclusive et une reconnaissance des droits fondamentaux des sourds.
Tokpa Jacques, président des personnes atteintes de surdité, a quant à lui mis l’accent sur la nécessité de renforcer les initiatives pour l’accès à la langue des signes. « En acceptant de parrainer cet évènement, le maire envoie un message puissant d’inclusion et de solidarité », a-t-il déclaré.
Les différentes communications de la journée ont porté sur des thèmes variés tels que l’inclusion sociale par le sport, l’alphabétisation pour les sourds, la prévention de la surdité, et l’éducation inclusive. Ces échanges ont mis en évidence les progrès réalisés par le gouvernement notamment les écoles inclusives et les recrutements spéciaux à la fonction publique tout en appelant à intensifier les efforts pour garantir l’égalité des chances.
La dimension internationale de cette journée, adoptée par l’ONU en 2018, a été rappelée. Les participants ont souligné que plus de 300 langues des signes sont utilisées à travers le monde, chacune ayant une grammaire et une syntaxe uniques, ce qui renforce leur statut d’outils de communication universels.
Cette célébration s’est achevée sur une note d’espoir et d’engagement renouvelé. Tous ont affirmé leur détermination à travailler pour une société inclusive où les droits des personnes en situation de handicap, notamment ceux des sourds, seront pleinement reconnus et respectés. Une journée riche en émotions et en résolutions pour un avenir plus équitable.
Kindo Ousseny