Un séminaire de renforcement des compétences de 20 policiers en service dans les zones frontalières ouest, notamment ceux provenant des commissariats mixtes de Touba, Sipilou, Biankouma, Zouan-Hounien et Toulepleu ainsi que des postes frontières de Pekan, Ohidougou s’est ouvert ce lundi 20 novembre 2023 pour prendre fin le 24 du même mois à l’hôtel Beau Séjour de Man. Ce séminaire s’inscrit dans le cadre du projet “Gestion des frontières en Côte d’Ivoire” financé par la Confédération suisse et mis en œuvre par le Centre International pour le Développement des Politiques Migratoires (ICMPD).
A Man, cette formation est dispensée par une équipe du Bureau de la fraude documentaire. Selon Natalija Spunjini, cheffe de projet gestion des frontières en Côte d’ Ivoire à ICMPD, cet atelier est à sa sixième session. « Ce projet est le fruit de la coopération entre la Côte d’Ivoire et la Confédération Suisse pour renforcer les capacités des agents de police affectés aux frontières. C’est aussi une contribution pour la sécurité de la Côte d’Ivoire », a-t-elle indiqué.
Le projet d’après elle comporte trois composantes essentielles à savoir le renforcement des capacités de la police nationale pour assurer efficacement le contrôle des flux migratoires. Le développement et l’intégration de modules de lutte contre la fraude documentaire dans les curricula de formation des écoles de police d’Abidjan et de Korhogo. L’appui à la Commission nationale des Frontières de Côte d’Ivoire (CNFCI) dans le processus d’élaboration de la politique nationale de gestion intégrée des frontières.
Le préfet de police de Man, le commissaire divisionnaire Ouattara Dongui Brahima, s’est dit ravi de cette initiative qui est d’actualité. « Les pièces ivoiriennes sont prisées aujourd’hui, si bien que certains se retrouvent très loin de notre pays et font croire qu’ils sont ivoiriens. Et naturellement les actes qu’ils posent ne sont pas corrects. La façon d’accéder à ce pays n’est pas correcte et cela montre de voir que c’est des ivoiriens qui y sont alors que c’est des gens qui ont usé de nos documents de façon frauduleuse pour s’attribuer une identité ivoirienne. Ce qui n’est pas normal et d’ailleurs à combattre. C’est pourquoi nous saluons cette formation », a fait savoir le patron de la police dans le district des montagnes. Il a exhorté ses collaborateurs à être très attentifs car dit-il, un élément bien formé qui peut desceller le faux de l’ivraie, c’est forcément un collaborateur qui apportera des résultats probants dans la lutte contre la fraude documentaire. Puisque réellement, les gens passent forcément par les frontières pour sortir ou entrer dans le pays. Si on a des policiers bien formés qui arrivent à desceller ces faux documents ce sera un gain pour la Côte d’Ivoire.
Pour le lieutenant de Police Ouattara Moctar, expert en fraude documentaire, chef des unités opérationnelles du bureau de la fraude documentaire à l’aéroport Félix Houphouët Boigny, cette formation est une nécessité pour la police nationale. « Tout agent qui est en première ligne, que ce soit la frontière terrestre, maritime ou aérienne, doit pouvoir déterminer si un document est authentique ou faux. Et cela part de la formation », a-t-il relevé. Il a souligné que de nouvelles méthodes de fraude naissent et il faut toujours mettre les policiers à niveau. «A l’aéroport Félix Houphouët Boigny pour l’année 2021, on était à 158 cas de fraude, en 2022, nous étions à 233 cas et au premier semestre de 2023, nous sommes déjà à 230 cas », a-t-il fait remarquer.
Rappelons que dans le cadre de ce projet, plusieurs postes frontaliers et des commissariats mixtes dans les zones frontalières ont bénéficié d’importants équipements de contrôle et de mobilité.
L’atelier de Man porte à 120 le nombre total de policiers formés, exerçant en zones frontalières, dans le cadre de ce projet sur la problématique de la fraude documentaire et à l’identité.
