Man/ Entretien avec : Le Commissaire Divisionnaire Major de Police Touré Mabonga épouse Atchet au terme de la campagne de sensibilisation de la DPSD

Temps de lecture : 5 minutes

« Les opérations se poursuivent sur le terrain avec du renfort … »

Au terme de la campagne de sensibilisation initiée par la Direction de la police des drogues et des stupéfiants, (DPSD) ; le Commissaire divisionnaire major Touré Mabonga épouse Atchet, directrice de la DPSD a accordé un entretien bilan à notre rédaction le dimanche 12 mai 2024 dernier. Entretien au cours duquel elle annonce des innovations et rassure sur la poursuite des opérations dans la région avec du renfort de l’ensemble des unités du service régional de la police judiciaire.

Aux termes de la grande campagne de sensibilisation contre la drogue à Man, êtes-vous satisfaites de la mobilisation communautaire ?

Le bilan de la campagne de sensibilisation de la DPSD à Man est positif surtout au niveau de la mobilisation. Nous avons enregistré la présence de toutes les couches sociales et professionnelles de la ville. Tout le monde était présent le premier et le deuxième jour qui ont été marquées par des conférences publiques. Nous pouvons affirmer que le bilan est positif pour ce qui est de la mobilisation.

Aujourd’hui quel bilan faites-vous des trois jours de campagne de sensibilisation dans la région du Tonkpi ?

Oui, nous sommes satisfaites de la mobilisation. Parce que les gens sont sortis et avec le CCE, (Ndlr, Comité consultatif d’éthique) le préfet de police a réuni toutes les couches qui étaient présentes dans la salle. Et donc côté mobilisation nous sommes satisfaites. Et vous-même vous avez parlé de la marée blanche. Et avec cette marée blanche, toutes les couches sociales et même les plus défavorisées sont touchées.

Pensez-vous que votre message est bien passé ?

Au niveau de la police de proximité, le préfet de police a joué son rôle. Pour ce qui concerne la présentation de la DITT, (Ndlr, Direction de l’informatique et des traces technologique) avec l’attention particulière des autorités présentes, les questions posées par les différentes personnes et les couches représentées, on a constaté la satisfaction. Et hier pour ce qui concerne les communications sur la drogue, nous avons aussi senti la satisfaction des participants. Parce que les parents présents savent maintenant à quel moment il faut tirer la sonnette d’alarme. Ils savent maintenant à quel moment un enfant peut être soupçonné de consommation de drogue. Nous pensons que le message est passé. Au niveau de la marée blanche, les transporteurs, les balançeurs, les personnels des stations-services, les occupants des marchés, puisque nous l’avons fait le vendredi, jour de marché, tout le monde a été touché. Le maire me racontait une anecdote. Il m’a dit qu’il y a quelqu’un qui gère un kiosque à café qui ferme à 16h. Et il lui a demandé mais d’habitude c’est jusqu’à 22 heures, minuit qu’il ferme et il a dit qu’il ferme parce qu’il ne veut pas avoir affaire à la DPSD qui a envahi la ville. Au regard de tout ça je pense que tout le monde est touché par nos messages.

Quelles sont les dispositions que vous avez prises pour garantir la pérennité de vos actions sur le terrain ? Allez-vous renforcer la capacité de votre équipe sur place, je veux parler en termes de personnel et en termes de moyen logistique et technique pour faciliter la circulation des agents dans les zones les plus reculées.

Oui, Nous avons pris des dispositions dans ce sens. Je vous ai dit qu’on a un chef des services régionaux de la police judiciaire en Côte d’ Ivoire. Qui a à sa disposition des éléments de la police criminelle, des éléments de la police économique, des éléments de la lutte contre la délinquance juvénile et la protection des mineurs et également l’unité de la police antidrogue, la DPSD. Tout ce personnel, durant une période de deux mois minimum, il les mettra à la disposition du service antidrogue pour ratisser Man et avoir pour objectif principal, la grande criminalité. Parce que toutes ces branches qui composent le SRPJ, (Service régional de la police judiciaire), luttent contre la criminalité. C’est la police judiciaire. Et donc tout ce personnel-là sera mobilisé pour mener au minimum sur une période de deux mois des opérations et Guiglo viendra renforcer ce personnel. Vous verrez les saisies. Nous allons demander au SRPJ de communiquer sur les résultats des saisies après notre départ. Quant aux moyens logistiques, j’ai déjà dit que le ministre de l’intérieur et de la sécurité a mis à notre disposition des moyens de mobilité. Le SRPJ dispose d’un minimum de 4 véhicules. Tous ses services sont dotés en moyen de mobilité. Donc ces moyens de mobilité en synergie avec Guiglo et tous les autres sont assurés. Quant aux moyens techniques, il y a la police scientifique qui viendra à Man la semaine prochaine, d’autres moyens seront mis à disposition pour accomplir notre mission.

Qu’attendez-vous des populations cibles de cette campagne, les parents, les jeunes, les hommes de média et autres ?

Au sortir de cette campagne, ce que j’attends de toutes ces personnes que vous venez de citer, dans un premier temps, c’est nous donner des informations dans un premier temps, pour qu’on puisse bouter hors de la ville de Man tous les dealers qui détruisent notre jeunesse. De deux, nous souhaitons que les enfants au sortir de cette sensibilisation puissent dire non à la drogue, stop à la drogue. De trois, que les parents enfin puissent mieux suivre leurs enfants, suivre leurs comportements, leurs attitudes. Communiquer plus avec les enfants, créer une complicité de sorte qu’ils soient les premiers confidents de leurs enfants.

Quelle est l’innovation que vous comptez apporter à la prochaine édition, même si la marée blanche introduite cette année a connu un franc succès ?

En termes d’innovation comme je l’ai dit, nous allons nous retrouver pour faire un bilan, ensuite nous allons faire éclater plus cette sensibilisation vers les villages et demander un renfort des préfectures de police. Et avec l’aide des préfets, nous pourrons aller dans les hameaux reculés. C’est un phénomène qui touche également le milieu rural. Ces médicaments-là, ils font croire aux gens que quand tu les prends, ça te donne de la force pour travailler plus. Donc nous pensons que l’innovation qui sera apportée, c’est de rendre ça plus éclaté avec plus d’effectif, pour nous rendre dans les hameaux. Pour l’heure c’est ce que je peux dire sur ce phénomène. Nous allons aussi voir si on peut ajouter d’autres choses en plus du CCE, la cybercriminalité et de la drogue.

Pendant les opérations avez-vous fait des saisies ? si oui, peut-on avoir une idée de la nature et de la quantité de ces produits saisies ?

Comme je vous disais tout à l’heure, nous avons fait des saisies. Notamment quelques boissons contrefaits, des médicaments et dans les kiosques, nous avons pris du Tramadol. Il y a eu des interpellés et compte-rendu a été fait au procureur de la république. Les opérations continuent et après le chef d’antenne, le commissaire de police Irma France Behou va vous appeler et vous fera le bilan elle-même. Je vous remercie.

Entretien réalisé par Kindo Ousseny

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