Un vent de changement souffle sur le département de Sipilou. À la suite de révélations accablantes sur le trafic illicite de cacao et de café, les autorités ivoiriennes ont décidé de relever de leurs fonctions l’ensemble des responsables administratifs et militaires de la localité. Parmi les cadres concernés figurent le préfet, le commissaire de police, le chef du détachement des Forces Armées de Côte d’Ivoire (FACI), le commandant de la brigade de gendarmerie et le chef de bureau des douanes. Cette décision inédite découle de l’opération « Verrou 322 », lancée le 2 octobre 2024 par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) pour endiguer ce fléau qui met en péril l’économie nationale.

Face à cette situation critique, un nouveau commissaire de police a été nommé et a déjà pris fonction à Sipilou. Sa désignation incarne la volonté des autorités de restaurer l’ordre et de poser les bases d’une administration locale exemplaire. Selon des sources proches du dossier, cette nomination est la première étape d’une restructuration plus large visant à renforcer l’efficacité des services publics dans cette région stratégique.
L’enquête ayant conduit à ces sanctions a mis en lumière l’implication de certains responsables locaux dans l’organisation du trafic transfrontalier de cacao et de café. Ce commerce illégal, alimenté par des complicités internes, prive l’État de ressources vitales. Le Chef d’État-Major Général des Armées, le Général de Corps d’Armée Lassina Doumbia, a réaffirmé l’engagement des autorités à poursuivre et démanteler les réseaux responsables. « Les enquêtes se poursuivent afin de démanteler tous les réseaux impliqués dans ce fléau sur l’ensemble du territoire national », a-t-il déclaré dans un communiqué officiel.
Le nouveau commissaire de police aura pour mission prioritaire de coordonner les efforts visant à éradiquer ce trafic et de restaurer la confiance des populations locales. Les autorités espèrent que sa prise de fonction marquera un tournant décisif pour Sipilou, longtemps considéré comme un point névralgique du commerce illicite. Outre la lutte contre le trafic, il devra également veiller à instaurer une gouvernance basée sur la rigueur et la transparence.

Si la nomination d’une nouvelle équipe marque un signal fort, la lutte contre le trafic ne pourra être gagnée sans l’implication des populations locales. Le Général Doumbia a insisté sur la responsabilité citoyenne dans cette bataille, rappelant que « la lutte contre le trafic illicite ne concerne pas seulement les forces de l’ordre, mais aussi chaque citoyen ». Ce message vise à encourager la dénonciation des réseaux illégaux et à sensibiliser sur les impacts économiques de cette activité.
Les sanctions exemplaires prises à l’encontre des responsables locaux de Sipilou marquent une nouvelle ère pour la région. Avec cette restructuration, les autorités ivoiriennes entendent non seulement mettre fin au trafic illicite, mais également redonner une image positive à cette zone stratégique de l’ouest du pays. Les prochains mois seront décisifs pour évaluer l’impact de ces mesures et la capacité du nouveau commissaire à relever les défis qui l’attendent.
Kindo Ousseny