La ville de Man a vibré ce mercredi 1er mai 2025 au rythme de la célébration officielle de la Fête du Travail. Organisée dans les jardins de la préfecture, la cérémonie a été marquée par un défilé haut en couleur de toutes les couches socioprofessionnelles, suivi des interventions des syndicats, du Directeur régional du travail et du préfet de région. Dans une ambiance fraternelle et festive, travailleurs et autorités ont échangé autour des avancées sociales et des attentes encore vives du monde du travail dans le Tonkpi.

Prenant la parole au nom de l’Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), Soumahoro Loua a salué les efforts du gouvernement pour maintenir un climat apaisé, notamment durant les dernières tensions liées à la grève des enseignants. Toutefois, il a alerté sur la flambée des prix et le non-respect de certaines obligations patronales : « Beaucoup d’entreprises ne respectent toujours pas l’application du SMIG et des primes de transport. Nous appelons à une rigueur dans les contrôles et une veille accrue sur la spéculation », a-t-il martelé, avant de rendre hommage au Président Alassane Ouattara pour les mesures sociales prises en faveur des fonctionnaires et de la CMU, (Couverture maladie universelle.
Pour sa part, Koné Hamed, représentant de la centrale Humanisme, a mis en lumière la précarité dans le secteur privé : « Le SMIG est toujours ignoré dans plusieurs entreprises. Et trop de travailleurs ne sont pas déclarés à la CNPS. Cela ne peut plus durer », a-t-il affirmé, appelant à des sanctions pour les employeurs défaillants. Il a également plaidé pour une meilleure signalisation routière à Man et un encadrement plus professionnel de la police municipale.

Watta Nogbou Stéphane, au nom de la centrale syndicale Espoir (CSE), a quant à lui dénoncé les atteintes à la liberté syndicale : « Les arrestations arbitraires de syndicalistes fragilisent notre démocratie sociale. Il est temps de garantir pleinement ce droit constitutionnel. » Il a aussi évoqué la dégradation des routes et les tracasseries liées à l’obtention de documents de transport : « Il faut un plan Marshall pour nos infrastructures », a-t-il exhorté.
Prenant la parole à son tour, M. Gonzreu Kapeu, Directeur régional du travail, a salué l’engagement des travailleurs du Tonkpi : « Cette fête est votre fête. C’est l’occasion d’évaluer les progrès et les défis de votre quotidien. » Tout en annonçant l’ouverture prochaine d’une agence de la CNPS à Man, il a dressé un tableau clair des problèmes persistants : non-déclaration des employés, non-respect des procédures de licenciement, précarité dans les sociétés de gardiennage. « 332 cas de chômage technique et 268 licenciements économiques ont été enregistrés cette année. Ces chiffres doivent nous interpeller », a-t-il précisé, appelant à un dialogue social constructif.

En clôture, le préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man, M. Soro Fatogoma, a livré un discours empreint de reconnaissance et de responsabilité : « Vous êtes les bâtisseurs silencieux de notre société. La République vous rend hommage. » Évoquant les politiques du gouvernement en matière d’emploi, de protection sociale et de santé, il a insisté sur les efforts du Président de la République pour bâtir une Côte d’Ivoire solidaire. « Le dialogue social n’est pas un slogan, c’est une exigence. Et c’est ensemble, dans la transparence, que nous relèverons les défis du monde du travail. »
La cérémonie, clôturée par un cocktail fraternel, a ainsi permis de renforcer les liens entre les autorités et les travailleurs, dans un esprit de paix, de progrès et de solidarité. Le Tonkpi, fidèle à sa tradition d’engagement, a une fois de plus démontré que le travail est non seulement un droit, mais un pilier essentiel du développement local et national.
Kindo Ousseny