Sous un ciel légèrement voilé, les femmes du village de Botongouiné, dans la sous-préfecture de Man, s’activent avec énergie dans un champ de soja fraîchement nettoyé. Ce samedi 28 juin, elles ont reçu la visite d’un invité spécial : Roger Sahi, président de l’Association des Jeunes Agriculteurs (AJA), venu constater de visu l’évolution des activités menées dans le cadre de leur autonomisation économique. Cette activité financée par Global Found for woman s’inscrit dans le cadre du projet de maintien de la jeune fille dans le système scolaire.

Au cœur de cette initiative : les AVEC, Associations pour la Valorisation de l’Entraide Communautaire. Mais au-delà de l’épargne solidaire, les femmes de Botongouiné ont franchi un pas supplémentaire. « Nous avons voulu ajouter une autre corde à leur arc en introduisant des activités génératrices de revenus, dont ce champ de soja d’un hectare est un bel exemple », explique Roger Sahi, devant une équipe de femmes motivées.
La vice-présidente du groupement, Sadia Mireille, représentant la présidente Oulahi Simone en déplacement, était en première ligne. « Nous sommes venues semer pour récolter notre dignité. Grâce à l’AJA, nous avons retrouvé confiance. Nous allons travailler dur pour que notre groupement soit un modèle », a-t-elle déclaré, tout en encourageant ses camarades.

Sur le terrain, la visite du président de l’AJA a permis de confirmer que les femmes sont bel et bien en phase active de semis. « Nous avons vu un champ propre, bien entretenu. Ce n’est pas juste une promesse, c’est du concret. Ces femmes font du bon travail, et nous sommes très fiers d’elles », souligne Roger Sahi, visiblement satisfait.
Mais l’ambition ne s’arrête pas là. Le président de l’AJA envisage une transition agro-écologique, avec la promotion de produits bio. « Nous allons former ces femmes à la production de compost, d’herbicides et d’insecticides naturels. Cela participe à la lutte contre le réchauffement climatique, tout en garantissant une alimentation saine », a-t-il précisé.

Au-delà de l’agriculture, ce projet touche aussi à des enjeux sociaux majeurs, notamment la santé sexuelle et reproductive et le maintien des jeunes filles à l’école. « Quand une maman gagne de l’argent, elle peut mieux soutenir la scolarisation de ses enfants. C’est un cercle vertueux », insiste le président de l’AJA.
Déjà, certaines AVEC ont été bancarisées, à l’image d’un premier groupement ayant ouvert un compte à la COPEC. « C’est un grand pas. Nous voulons que toutes les AVEC soient bancarisées, pour sécuriser les revenus et favoriser l’inclusion financière des femmes rurales », ajoute Roger Sahi, confiant dans l’avenir.
À Botongouiné, l’espoir germe. Le soja n’est pas qu’une culture, c’est devenu le symbole d’une transformation sociale silencieuse, mais déterminée. Grâce à l’accompagnement de l’AJA, les femmes du village ne sèment pas que des graines : elles sèment leur indépendance, leur avenir, et celui de toute une communauté.
Kindo Ousseny