La salle de conférence du secteur Nimba de l’OIPR à Danané, dans la région du Tonkpi, a accueilli le 10 juillet 2025 un atelier crucial pour la préservation de la biodiversité de la Réserve Naturelle Intégrale du Mont Nimba (RNIMN). Cette rencontre technique, rassemblant gestionnaires, chercheurs et partenaires transfrontaliers, avait pour objectif de valider le protocole de suivi écologique actualisé de ce site classé patrimoine mondial de l’UNESCO. Un document stratégique appelé à devenir le socle des futures actions de suivi et de gestion écologique.

Dans son mot d’ouverture, le colonel N’dri Pascal, représentant le Directeur général de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), a salué l’engagement des participants. Il a rappelé l’importance du suivi écologique comme outil-clé de gestion durable des aires protégées. “Depuis plus d’une décennie, les enseignants-chercheurs accompagnent l’OIPR dans l’élaboration et la validation des activités de suivi écologique. Ce partenariat est essentiel pour garantir des décisions basées sur des données fiables”, a-t-il affirmé. L’activité s’inscrit dans le plan d’action 2024-2025 soutenu par la Compagnie Barry Callebaut à travers l’initiative « Cacao Forêts ».
Deux présentations techniques ont marqué la rencontre. Le lieutenant-colonel Beda Ange Alex, chargé du suivi écologique et du système d’informations géographiques, a d’abord présenté le bilan des activités de suivi menées ces dernières années. Il a exposé les efforts déployés pour collecter des données sur des espèces sensibles telles que le chimpanzé, la Micropotamogale ou le crapaud vivipare, dans un contexte de menaces persistantes sur la réserve. Ensuite, son assistant, le lieutenant Bamba Vassiriki, a présenté le nouveau protocole de suivi écologique. Ce document actualisé intègre des innovations méthodologiques, notamment l’usage d’outils numériques comme SMART Mobile et les pièges photographiques.
Au-delà des exposés, l’atelier s’est voulu participatif. Les échanges entre chercheurs, conservateurs et partenaires ont permis d’enrichir le document présenté. Le colonel Assui Wa Kassi N’guessan Dawi, représentant le Directeur de zone Ouest de l’OIPR, a souligné l’importance de ce travail collectif : « Ce protocole validé devient un outil de référence. C’est le premier matériel qui nous permettra d’avancer efficacement dans la gestion de la RNIMN ». Il a également salué la qualité des contributions des universitaires venus de l’Université Lorougnon Guédé de Daloa, de l’Université Polytechnique de Man et de l’Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo.

L’un des temps forts de cette journée a été la participation du lieutenant Maoro Zoumanigui, conservateur en chef représentant le Centre de Gestion de l’Environnement des Monts Nimba et de Simandou (CEGENS) de Guinée. « Ce document est un outil stratégique pour la gestion de nos aires protégées. Il facilitera la mise en œuvre d’activités similaires du côté guinéen », a-t-il confié, insistant sur l’intérêt d’une coordination transfrontalière pour garantir la conservation de ce site partagé entre la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Libéria.
À l’issue des travaux, les participants ont adopté à l’unanimité le protocole actualisé. Ce consensus ouvre la voie à sa mise en œuvre effective sur le terrain. L’un des objectifs majeurs est de générer des données fiables sur l’état de la biodiversité et des écosystèmes, afin d’orienter les décisions de gestion. Il est aussi question de renforcer les capacités techniques des équipes locales en matière de suivi écologique.
Le colonel Assui Wa Kassi dans son mot de fin a remercié tous les participants pour leur engagement. Il a particulièrement salué l’équipe de suivi écologique de la RNIMN, dirigée par le lieutenant-colonel Beda Ange Alex, pour la qualité du travail réalisé. “Ce protocole, amélioré grâce aux échanges de cette journée, nous permettra d’assurer un suivi plus rigoureux et mieux adapté aux réalités du terrain”, a-t-il assuré.
En validant ce document de référence, l’OIPR et ses partenaires confirment leur volonté de renforcer la gestion scientifique et participative de la réserve naturelle intégrale du Mont Nimba. Dans un contexte de pression croissante sur les ressources naturelles, cet outil devient une boussole pour mieux protéger l’une des dernières réserves naturelles intégrales d’Afrique de l’Ouest.
Kindo Ousseny