Ce mardi 9 septembre 2025, la cité Tonton Bouba, située non loin de l’école Jules Verne à Abidjan, a été le théâtre d’une vaste opération policière dans le cadre de l’initiative nationale « Vacances sécurisées ». Menée par l’antenne de la police des stupéfiants du Tri Postal, cette action s’est soldée par la saisie de près de 38 kilogrammes de cannabis et l’interpellation d’un jeune homme suspecté de ravitailler les élèves des établissements voisins.

L’affaire trouve son origine dans une information anonyme transmise à la police. Cette source, issue d’une personne anonyme, a fait état d’un trafic actif dans la cité, où un baron de la drogue et ses acolytes, inconnus des habitants, auraient installé leur réseau. Les jeunes de la zone, selon les témoignages, s’y adonnaient régulièrement à la consommation de produits psychotropes, faisant craindre une propagation du fléau au sein de la jeunesse scolaire.
Prenant l’alerte très au sérieux, les enquêteurs ont déployé une stratégie discrète d’observation et de filature dans les environs de la cité. Située entre deux établissements secondaires, l’endroit constitue un terrain propice au recrutement et à la consommation de drogues par des adolescents en quête de sensations. Les investigations ont rapidement confirmé les soupçons : un individu sert d’intermédiaire direct pour la revente du cannabis de type « OG Kusch », réputé pour sa puissance.
Le mardi, l’opération a été déclenchée. Les agents de l’antenne des stupéfiants ont procédé à l’interpellation du suspect, pris en flagrant délit de détention de produits illicites. Le nommé Diom dit DD, âgé de 22 ans, sans emploi et domicilié à Bingerville, a été arrêté. Sur lui, la police a découvert 38 kilogrammes et 10 grammes de cannabis soigneusement conditionnés, ainsi que deux comprimés de Tapentadol, un puissant analgésique détourné à des fins récréatives. La valeur marchande des produits saisis est estimée à 1 340 500 francs CFA.
L’annonce de cette arrestation a provoqué un soulagement visible au sein des riverains. Plusieurs habitants, restés discrets mais approchés par notre rédaction, ont exprimé leur satisfaction. « On voyait des jeunes trainer à longueur de journée, dans des coins sombres, et on savait bien qu’il se passait quelque chose d’anormal », a confié un père de famille. Pour lui, cette opération permet de « protéger les enfants des dangers de la drogue », d’autant plus que deux établissements scolaires se trouvent à proximité immédiate du lieu de trafic.

Les riverains ont aussi noté que dans ledit quartier, on dénombre plusieurs résidences meublées illicites, ne répondant à aucune norme légale. Ils interpellent les services de la Brigade mondaine de la police à assainir la zone dans ce sens. Selon eux, c’est surtout dans ces résidences clandestines que des enfants organisent des retrouvailles pour s’adonner à la consommation de substances psychoactives.
La saisie vient rappeler l’ampleur du défi sécuritaire auquel font face les autorités, particulièrement en période de vacances scolaires, moment où la jeunesse est plus vulnérable aux tentations. En renforçant ses actions préventives et répressives, la police des stupéfiants cherche à couper court aux réseaux qui ciblent les adolescents en cette période de rentrée scolaire. « “Vacances sécurisées” se veut ainsi une réponse ferme aux narcotrafiquants qui cherchent à exploiter l’inactivité des jeunes pour élargir leur clientèle.
À ce stade, l’enquête se poursuit afin de remonter la filière et d’identifier le « baron » mentionné par les sources initiales. La police reste déterminée à démanteler l’ensemble du réseau. Le suspect, lui, devrait répondre de ses actes devant les juridictions compétentes pour trafic de stupéfiants et mise en danger de mineurs.
Pour les habitants de la cité Tonton Bouba, cette arrestation est perçue comme un signal fort. Elle redonne espoir dans la capacité des forces de l’ordre à sécuriser leur environnement et à protéger les générations futures.
Kindo Ousseny