La lutte contre la drogue et les produits prohibés s’intensifie dans la région du Tonkpi et ses zones voisines. Ce samedi 27 septembre, dans les locaux de la Direction de la police des stupéfiants et des drogues (DPSD) de Man, le commissaire Koné Tinnon, chef d’antenne régionale, a livré un bilan détaillé des opérations menées depuis le début de l’année 2025. Les chiffres, révélateurs de l’ampleur du phénomène, traduisent également la détermination des forces de l’ordre à endiguer ce fléau qui ronge la jeunesse.

Selon le commissaire, la zone de compétence de la DPSD de Man couvre le Tonkpi, le Bafing et une partie du Guémon, notamment les départements de Man, Danané, Zouan-Hounien, Biankouma, Touba, Ouaninou, Koro, Kouibly, Facobly et la sous-préfecture de Sémien. Entre le 6 janvier et le 27 septembre, les agents ont saisi 257,102 kilogrammes de cannabis. À cela s’ajoutent des dizaines de tonnes de médicaments de qualité inférieure ou falsifiés, 10,15 grammes d’héroïne, 11,97 grammes de cocaïne, 2,363 kilogrammes de tramadol et 1,5 kilogramme de diazépam. Un champ de cannabis a même été détruit dans la sous-préfecture de Santa, département de Biankouma.
Au-delà des saisies, la police a mené des actions directes contre les lieux de consommation. « Nous avons détruit plus d’une soixantaine de fumoirs dans la ville de Man et dans les villages environnants », a indiqué le commissaire. Ces opérations se sont accompagnées de l’interpellation de plus d’une centaine d’individus impliqués dans la vente ou la distribution de drogues et de produits prohibés. Parmi eux, 83 ont été formellement identifiés comme trafiquants et déférés devant les tribunaux de Man, Danané et Touba. Une illustration claire de la politique de « tolérance zéro » adoptée par la DPSD.

Pour autant, la lutte ne se limite pas à la répression. La police mène également des campagnes de sensibilisation dans les établissements scolaires et au sein des communautés. « Notre jeunesse ne doit pas pâtir parce que des individus ont décidé de s’adonner au gain facile à travers la vente de produits qui détruisent l’avenir de nos enfants », a martelé le commissaire Koné Tinnon. Ces initiatives de proximité visent à prévenir la consommation et à réduire l’attractivité des réseaux mafieux auprès des plus jeunes.
Cependant, le travail des forces de l’ordre ne va pas sans obstacles. Certaines franges de la population, selon le commissaire, se montrent réticentes, voire hostiles aux interventions. « Il y en a qui créent même des difficultés à la police, mais force reste à la loi », a-t-il rappelé, avant de mettre en garde ceux qui s’associent aux trafiquants. Toute complicité dans la vente ou la protection des dealers sera poursuivie avec la même rigueur que les auteurs directs. Le message est clair : nul ne doit faire barrage à l’action des forces de l’ordre.

Malgré ces résistances, la collaboration citoyenne demeure un levier essentiel de réussite. Le commissaire a tenu à remercier la population qui transmet des informations utiles, permettant ainsi d’identifier et de neutraliser des réseaux de trafic. « Nous tenons à rassurer la population que nos sources sont formellement protégées. Quiconque nous aide à mettre la main sur des trafiquants de drogue ou à démanteler des réseaux mafieux sera totalement protégé », a-t-il insisté. Une garantie qui vise à renforcer la confiance entre la police et les communautés.
Pour terminer, le chef d’antenne régionale a réaffirmé l’engagement de ses hommes à poursuivre sans relâche les patrouilles d’envergure dans les quartiers et villages de la région. « La police a pour mission de veiller à la sécurité de tous et à la santé de chacun », a-t-il rappelé. Appelant à une « franche collaboration » entre citoyens et forces de l’ordre, il a exhorté la population à s’unir pour « détruire cette gangrène qui mine notre région et détruit notre jeunesse ». Le combat est loin d’être terminé, mais la détermination de la DPSD de Man ne faiblit pas.
Kindo Ousseny