Mont Nimba: Vers le retrait sur la liste du patrimoine en péril

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La salle de réunion du secteur Nimba à Danané a servi de cadre, ce vendredi 29 novembre 2025, à la deuxième session du Comité de gestion local de la Réserve naturelle intégrale du Mont Nimba. Une rencontre cruciale pour cette aire protégée inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982, mais placée sur la liste du patrimoine mondial en péril depuis 1992. Autorités administratives, responsables de l’OIPR, partenaires techniques et acteurs communautaires ont passé en revue les acquis de l’année 2025, ainsi que les obstacles qui freinent encore la sortie du Mont Nimba de cette liste peu reluisante.

Représentant le Directeur général de l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR), le Colonel Ouattara Amara a planté le décor. Il a rappelé que la réserve naturelle intégrale du Mont Nimba demeure « l’une des aires protégées les plus importantes du pays », en raison de son statut exceptionnel au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il a toutefois regretté que cette reconnaissance soit ternie par son maintien parmi les sites en péril. Selon lui, malgré plusieurs appuis extérieurs et de multiples interventions, « des efforts restent à faire pour lever définitivement cette menace ». Il a invité l’ensemble des participants à formuler des observations constructives et à renforcer la synergie entre la Côte d’Ivoire et la Guinée, la réserve étant partagée entre les deux pays.

Prenant la parole pour ouvrir officiellement les travaux, le Préfet de Danané, Ahoutou Vincent N’guessan, également président du CGL, a tenu à exprimer sa profonde gratitude à tous les acteurs mobilisés. Il a salué l’engagement des équipes de terrain, notamment celles du lieutenant-colonel Assari Koffi, qu’il a félicitées pour « l’immense travail accompli ». Il a reconnu que les contraintes logistiques et administratives rendent parfois difficiles les rencontres du comité, mais s’est réjoui de voir la dynamique se maintenir. « Avec cette détermination, nous aboutirons aux résultats escomptés », a-t-il assuré, tout en encourageant la prise de mesures fortes pour consolider les acquis.

Le Directeur de la zone ouest de l’OIPR, le Colonel Zannou Moïse, est revenu sur les progrès réalisés. Selon lui, la Côte d’Ivoire a franchi des étapes décisives dans le processus de retrait du Mont Nimba de la liste des sites en péril. Il en veut pour preuves l’élaboration d’un plan directeur conjoint avec la Guinée, ainsi que l’amélioration notable des indicateurs biologiques, dont l’identification récente du micro-potamogal de Lamotte, une espèce jadis difficile à observer. À l’en croire, « nous sommes véritablement bien engagés pour que le Mont Nimba soit retiré de la liste du patrimoine mondial en péril dans les toutes prochaines années ».

La présentation technique du Chargé d’étude, le Colonel Assui Wa Kassi N’guessan Dawi, a permis d’apprécier concrètement les activités menées en 2025. Il a détaillé les missions de collecte de données sur les espèces endémiques, les formations organisées au profit des agents sur l’usage des drones et du logiciel SMART, ainsi que les sessions de concertation tenues avec les communautés. Il a également salué l’appui de l’UNESCO, grâce auquel deux drones et des GPS de pointe ont été acquis, renforçant la surveillance écologique du site.

Ces efforts ont aussi concerné les populations riveraines, acteurs clés de la conservation. La Direction de zone a visité des projets communautaires. Témoignant d’une volonté de promouvoir des alternatives économiques durables. Ces initiatives, associées au suivi technique régulier assuré par la direction de zone, participent activement à réduire les pressions humaines sur la réserve.

Malgré ces avancées notables, les responsables reconnaissent l’existence de défis persistants, notamment la coordination transfrontalière et la pression anthropique. Toutefois, le climat d’engagement partagé, observé lors de cette session, laisse entrevoir des perspectives encourageantes. Le colonel Ouattara, porte-voix du Directeur général, a insisté sur la nécessité d’un dialogue continu et d’une planification rigoureuse pour atteindre les objectifs fixés.

Au terme des échanges, l’ensemble des intervenants ont exprimé leur détermination commune : redonner au Mont Nimba son prestige international et offrir aux générations futures un patrimoine mieux protégé. La session du CGS s’est refermée dans un sentiment d’optimisme partagé, renforcé par la conviction que le retrait du site de la liste du patrimoine mondial en péril n’est plus une utopie, mais une destination désormais à portée de main.

Kindo Ousseny

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