La deuxième journée de la campagne de sensibilisation, de la Direction de la police des stupéfiants et des drogues, (DPSD), le vendredi 10 mai 2024 a été marquée par une conférence sur le thème principal, « Parents, une jeunesse sans drogue, sans Kadhafi, C’est l’affaire de tous ». Conférence animée par Dr N’guessan Badou Roger, chef de service traitement de la Toxicomanie, de la recherche et des études épidémiologiques au Comité interministériel de lutte antidrogue, (CILAD). Conférence mise à profit par la Directrice de la DPSD pour expliquer le choix de Man pour abriter cette campagne. Aussi a-t-elle fait la lumière sur le mobile de son initiative avant d’appeler à l’engagement de tous.
Selon le commissaire divisionnaire major Touré Mabonga, épouse Atchet, directeur générale de la DPSD, C’est sur instruction du ministre de l’intérieur et de la sécurité, le général de corps d’armée Vagondo Diomandé que la ville de Man a été choisie eu égard sa position stratégique.
« En effet Man, en plus d’être une ville touristique importante, est un grand carrefour qui dessert les différentes régions de la Côte d’Ivoire. Par Man en outre, transite la quasi-totalité du flux commercial en provenance de la Guinée et du Liberia. Sachant que les trafiquants de drogues sont toujours à la recherche de nouvelles routes pour acheminer leurs substances, et que la République de Guinée est un hub de faux médicaments, il était important d’approcher les populations de Man, afin de les sensibiliser. Nous voici donc à Man »!, a-t-elle expliqué.
La patronne de la DPSD appelle à un engagement résolu de tous pour inculquer les valeurs de sobriété, de droiture et surtout de responsabilité à aux enfants. « Cela commence nécessairement dans la cellule familiale », a-t-elle précisé.
« Le thème retenu cette année est en lien avec la jeunesse, et s’intitule : «Parents, une jeunesse sans drogues, sans KADHAFI, c’est l’affaire de tous.» Sans en faire un slogan vide, ce thème doit être un tremplin pour chacun de nous, dans le but d’atteindre notre idéal, c’est-à-dire une jeunesse sans drogues. Pour ce faire, nous devons tous nous engager résolument, dans ce combat, main dans la main, services de Police et parents, car c’est à l’unisson que nous pourrions vaincre ce fléau », a indiqué la commissaire divisionnaire major. Aussi, a-t-elle salué le soutien des autorités locales à son équipe que conduit la commissaire de police Irma Behou France, que sont le préfet de régions et le corps préfectoral, le préfet de police, le procureur de la république et le maire de la commune de Man.
« J’exhorte par ailleurs, chacun de nous : jeunes, vieux, hommes, femmes, et surtout parents, à s’approprier le thème de ces journées et donc de s’engager pour une jeunesse sans drogues et sans KADHAFI ».
C’est Dr N’guessan Badou Roger, chef de service traitement de la Toxicomanie de la recherche et des études épidémiologiques au Comité interministériel de lutte antidrogue, (CILAD) qui a animé le thème principal. Il a donné aux parents les outils nécessaires pour prévenir et gérer les cas de consommation de drogue dans la famille. Selon lui, aucun milieu social ou professionnel n’est épargné par le fléau de la drogue. « De façon générale, le parent a pour rôle de conduire l’enfant à l’autonomie de sa vie active. De l’aider à prendre son envol en lui inculquant des connaissances et comportements qui lui seront indispensables pour affronter les difficultés de la vie et s’insérer harmonieusement dans la société. C’est ce qu’on appelle l’éducation », a-t-il indiqué. Pour lui, il revient aux parents de faire le suivi correct de l’éducation de leurs enfants, suivre leurs comportements, réagir rapidement et efficacement en cas de changement de comportement chez l’enfant.
Dans son grand oral, le spécialiste des questions de toxicomanie a donné des indices pour détecter les cas de consommation de drogue chez l’enfant. Il y a le rougissement des yeux, la perte de poids, l’hallucination, le changement brutal et rapide de comportement, des objets inhabituels que l’on retrouve dans son sac, de nombreuses sorties, utilisation de désodorisant de bouche, l’argent qui disparaît dans la maison et autres.
Le conférencier a conclu ses propos par des recommandations. Tout en remerciant le ministre de l’intérieur et de la sécurité pour la prise d’une nouvelle loi qui fait du consommateur un malade à sauver en renforce la répression contre les trafiquants, les vendeurs et les producteurs. « J’invite les parents à beaucoup plus de responsabilité et d’écouter permanemment leurs enfants, à être vigilants, à beaucoup communiquer avec leurs enfants et vis-versa. J’invite les éducateurs et enseignants à être exemplaires et d’accorder beaucoup de soutien aux élèves qui traversent des moments difficiles à l’école. Il ne faut pas stigmatiser un usager de drogue. C’est un malade qu’il ne faut pas discriminer, il ne faut pas le rejeter. Il a besoin de vous pour s’en sortir. Aux agents de la répression, d’éduquer les jeunes et d’agir dans le respect des droits humains », a recommandé le conférencier.
Pour lui, la lutte contre la drogue commence en famille par l’éducation. «Parce que c’est par l’éducation que vous allez lui forger une personnalité de sorte qu’il ne soit pas quelqu’un qui subit, mais quelqu’un qui sait dire non quand la drogue va venir vers lui. Ça se poursuit à l’école avec l’instruction qui va lui dire que le capital le plus important de sa vie, c’est sa santé. Et tout ce qui détruit sa santé, il doit s’en dédouaner. Et l’élément qui détruit sa santé, c’est l’alcool, la cigarette, la drogue et Kadhafi. Et se renforce en communauté avec un engagement politique fort qui est mis en œuvre par nos services de répression », a-t-il conclu.
C’est le secrétaire général 1 de la préfecture de Man, Stéphane Guiriga représentant le préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man a ouvert la conférence. Dans son discours inaugural, le représentant de l’exécutif a salué les initiatives de la police nationale à travers la DPSD pour aider la population à éradiquer le fléau. « On ne dira jamais assez, la drogue nocive, elle est illicite. Pire, elle constitue in fine un système par sa portée et son impact, met en péril le système de santé, d’éducation, de justice pénale et de pression sociale. Les systèmes économiques et parfois les systèmes politiques d’un pays », a-t-il déploré avant d’inviter les participants massivement rassemblés à s’approprier les messages qui sont dit pour le bien de tous.
Kindo Ousseny