Surveillance du Mont Nimba: Des drones bientôt en action

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Du 11 au 15 mai 2025, la Réserve Naturelle Intégrale du Mont Nimba a été le théâtre d’une formation inédite. Dix agents de l’OIPR, (Office ivoirien des parcs et réserves) et du CEGENS Centre de Gestion de l’Environnement des Monts Nimba et Simandou guinéen ont été initiés à l’usage de drones pour renforcer la surveillance aérienne et le suivi écologique de ce massif transfrontalier aux accès souvent difficiles. Une avancée technologique majeure pour préserver ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

C’est à Danané, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, que les trois premières journées de formation théorique ont permis aux participants de maîtriser les bases du pilotage de drones, la planification de missions et l’analyse d’images par photogrammétrie. La session s’est ensuite poursuivie sur le terrain, à Yaleu, en périphérie immédiate du Mont Nimba, avec des vols tests dans des zones particulièrement escarpées. L’objectif : renforcer les capacités des équipes de terrain et pallier les limites logistiques qui freinent la surveillance terrestre.

À l’ouverture de la session, le lieutenant-colonel Koffi Assari, chef du secteur Nimba et représentant du Directeur de la zone ouest de l’OIPR, a salué la participation active des agents ivoiriens et guinéens. « Je suis particulièrement heureux de voir nos frères d’armes du CEGENS à nos côtés. Cette coopération transfrontalière est essentielle pour préserver l’intégrité du Mont Nimba. L’usage des drones marque un tournant décisif dans notre stratégie de surveillance », a-t-il déclaré avec satisfaction.

La formation a été assurée par deux experts de l’OIPR : le lieutenant Logoun Claver Orland, assistant du chargé de suivi écologique et SIG de la zone nord-est (Bouna), et le lieutenant-colonel Beda Ange Alex, chargé du suivi écologique et du système d’information géographique à la Direction de zone ouest. Grâce à leur encadrement, les participants ont appris à utiliser les drones pour capturer des images de haute précision, créer des cartes numériques et détecter les activités illégales. Les drones permettront notamment de suivre les déplacements de la faune, comme le mystérieux Micropotamogale de Lamotte, et de repérer plus rapidement les zones de déforestation ou de braconnage.

Ce projet, financé par le Fonds du patrimoine mondial de l’UNESCO, s’inscrit dans une dynamique de modernisation des outils de conservation dans les aires protégées. Une salle de contrôle dédiée à l’analyse des données drones sera bientôt installée à la direction de zone ouest de l’OIPR, à Man, pour centraliser et exploiter les informations recueillies.

Avec cette initiative, l’OIPR et ses partenaires comptent atteindre un taux de couverture supérieur à 80 %, en phase avec les objectifs du DSOCR (Desired State of Conservation for Removal of a Property from the World Heritage Danger List). Le Mont Nimba, joyau écologique partagé entre la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Liberia, bénéficie ainsi d’un nouveau souffle pour garantir sa protection à long terme.

Kindo Ousseny

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