Mont Péko: La deuxième session 2025 du CGL révèle un regain d’espoir pour le parc

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Le Parc national du Mont Péko reprend vie. C’est ce qui ressort de la deuxième session 2025 du Comité de gestion locale (CGL) tenue le lundi 28 juillet à Duékoué, à l’hôtel Dahoua. Autorités administratives, représentants des populations riveraines, ONG, opérateurs économiques, agents de l’OIPR et médias ont évalué ensemble les progrès réalisés dans la préservation de cette aire protégée. Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la réforme engagée depuis 1995 par l’État ivoirien pour freiner la dégradation de la biodiversité.

La rencontre a été ouverte par le lieutenant-colonel Kouhon Serge Pacôme, représentant le directeur général de l’OIPR. Il a salué l’engagement constant des membres du comité pour une gestion concertée du parc, tout en réaffirmant l’objectif du gouvernement de restaurer durablement ce « patrimoine naturel local ». À sa suite, le colonel Assui Wa Kassi N’guessan Dawy, chargé d’étude à la Direction de zone ouest, a présenté un bilan détaillé des activités du deuxième trimestre et les perspectives pour le troisième. Des avancées notables ont été relevées, notamment sur le plan écologique et communautaire.

Le lieutenant-colonel Beda Ange Alex, responsable du suivi écologique, a exposé les résultats de la phase 2024 du suivi au parc national du Mont Péko. Selon lui, la faune recolonise progressivement le parc, preuve tangible du retour de la quiétude dans cet écosystème. Plusieurs espèces animales y ont été observées, y compris deux éléphanteaux identifiés vers Bagohouo. Du côté de la flore, les forêts denses montrent des signes de régénération. Des faits qui ont réjoui le préfet de Bangolo, Boka Kouassi Vincent, président de la session : « Il n’y a pas si longtemps, le parc était dans un état lamentable. Aujourd’hui, la vie revient. Il faut maintenir le cap », a-t-il lancé avec satisfaction.

Les actions en faveur des populations riveraines n’ont pas été oubliées. Julien Doua Droh, représentant de l’ONG Care International, a fait le point sur la mise en œuvre des microprojets autour du parc. Sur 35 projets validés pour un financement total de plus de 354 millions FCFA, seuls 32 % des fonds ont été effectivement décaissés. Le faible taux d’exécution s’explique notamment par la lenteur des promoteurs à fournir les justificatifs et les pièces requises. « Des efforts doivent être faits, tant par les bénéficiaires que par les partenaires », a insisté M. Doua, annonçant de nouvelles activités dès le 4 août pour renforcer l’appui aux communautés.

Malgré les progrès, des défis persistent. Le préfet Boka Kouassi Vincent a pointé du doigt la persistance du cacao dans le parc. Selon lui, tant que des plantations illégales y subsisteront, les infiltrations et suspicions continueront. Il a recommandé l’éradication complète de ces cultures afin de restaurer pleinement l’autorité de l’État sur cet espace protégé. Il a également plaidé pour l’acquisition rapide de caméras de surveillance, pour appuyer les patrouilles humaines et renforcer la vigilance écologique.

Le colonel Zannou Moïse, directeur de zone ouest de l’OIPR, a confirmé la bonne dynamique enclenchée : « Le parc se porte bien. Il reste certes des défis, mais nous avançons. » Il a évoqué les prochaines étapes : réception des équipements commandés, lancement de nouveaux microprojets et intensification des campagnes de sensibilisation. Il a aussi rassuré sur les interactions entre la faune et les populations : « Tant que les animaux se sentent en sécurité dans le parc, ils n’en sortent pas. Il faut continuer à préserver cette quiétude. »

Cette session du CGL bénéficie de du projet de Partenariat Public-Privé pour la protection et la restauration du Mont Péko, piloté par IDH, Barry Callebaut et l’OIPR. Ce soutien illustre la volonté des partenaires de renforcer la gouvernance environnementale.

En refermant les travaux, le préfet Boka a appelé à l’unité et à l’efficacité : « Ce qui se joue ici, c’est la capacité de notre pays à mobiliser des financements à l’échelle internationale. Nous devons prouver que nous sommes capables de gérer les fonds mis à disposition. » Il a clos la session sur une note d’espoir, souhaitant « bon retour à tous » et appelant à se retrouver « avec encore plus de résultats » lors de la prochaine session du CGL. Le Parc national du Mont Péko demeure sur la bonne voie, mais la vigilance reste de mise.

Kindo Ousseny

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