La majorité des professeurs en fonction dans la région du Bafing ne cautionnent pas le traitement à eux infligé pendant la correction des copies des examens rouges. Les raisons évoquées dans cette enquête.
Par Mandé Adams, à Touba / Depuis plusieurs années maintenant, en effet, les copies des épreuves écrites des examens du Bepc et du Bac ne sont plus corrigées à Touba, chef-lieu de région. Les arguments fournis par la tutelle sont les suivants.
Le nombre d’élèves à ces examens n’est pas suffisant pour créer un centre de correction à Touba. Du coup, cette région est depuis lors à la remorque d’Odienné. L’histoire des mégas centres en est également une autre raison pour non seulement centraliser les corrections et les copies ; réduire les frais liés à cette opération mais aussi espérer maîtriser la fraude.
Dans l’entendement de plusieurs échantillons de professeurs et personnel administratif rencontrés dans les trois départements du Bafing à savoir Touba, Ouaninou et Koro, les arguments de la hiérarchie n’en valent pas la chandelle.
“Qu’on nous donne les preuves scientifiques qui militent en faveur de l’érection d’une région en centre d’examen. Quel est le nombre d’élèves qu’il faut à ces examens dans une région pour en faire un centre ?“, demande un professeur de philosophie. Dont le pas est emboîté par un autre professeur d’histoire et géographie selon qui les mégas centres sont loin d’être des centres de moralité.
Un autre enseignant de français, estime qu’il y’a une flagrante injustice quelque part. “Nous, on dispense les cours toute l’année, on se soumet à la corvée et au laborieux boulot des surveillances, on subit le stress de la surveillance pendant les examens avec tous les risques possibles, et à la fin, c’est d’autres personnes qui se sucrent sur nos dos. Le ministère de l’éducation nationale doit mettre fin à cette politique des deux poids deux mesures, sinon c’est source de démotivation. L’autre conséquence étant que cette politique ne nous donne aucune envie de venir ou de demeurer en fonction ici”.
La ministre Kandia Camara est ainsi interpellée. Elle se doit d’analyser la question avec beaucoup de sang froid pour le bonheur de l’école ivoirienne.