Les victimes des différentes crises à Man attendent toujours d’être situées sur leur sort.
Elles se sont exprimées au cours des consultations régionales sur les avancées et défis du processus transitionnelle en Côte d’Ivoire organisées par le Centre international pour la justice transitionnelle (ICTJ) et le mouvement ivoirien des droits humains en collaboration avec la Confédération des Organisations des Victimes de la Crise ivoirienne (COVACI) le 31 octobre à Man.
Pour le coordinateur Didier Gbehi, ces consultations viennent en prélude à la conférence de haut niveau qui permettra une revue constructive de justice transitionnelle en Côte d’Ivoire.
Elles ont pour objectif de susciter des échanges et recueillir l’avis des participants sur les défis d’une justice transitionnelle. « Ces ateliers permettront de dresser un état des lieux des avancées et des défis des processus de justice et de répartitions, recueillir les avis des participants sur l’impact du processus de réconciliation dans leur localité », a-t-il situé.
Deux sessions ont meublé cet atelier. À savoir justice et réparations/ état des lieux et perspectives d’amélioration des processus et vérité ainsi que le rapport de la C et ses conséquences sur la cohésion sociale et la réconciliation au niveau local.
Après plusieurs heures de débats les participants (victimes et représentants de la plate-forme locale des organisations des victimes, les chefs traditionnels, les leaders communautaire et religieux et les membres d’organisations de la société civile locale) ont fait plusieurs recommandations.
En effet ceux-ci souhaitent que le gouvernement définisse clairement qui est victime et qui ne l’est pas, organise un forum avec les victimes, la société civile et le ministère de tutelle, crée un projet de loi sur l’indemnisation des victimes, crée un ministère en charge des victimes de la crise, mette en place le processus parallèle de recherche de vérité pour compléter le rapport de la Cdvr, publier la liste définitive des victimes prise en compte et celle qui n’ont pas été retenuee.
«Nous attendons depuis plusieurs années pour être situé sur notre sort. Nous avons pour certains perdus nos familles, pour d’autres nos biens. Nous ne comprenons pas le flou qui est autour de cette situation. Certains parmi nous ne savent plus où ils en sont. Nous voulons que l’Etat réagisse et prenne au sérieux le sort de toutes les victimes. », a indiqué Dagnogo Awa de la COVACI.
Ces consultations ont démarré le 28 novembre et prennent fin ce 03 novembre dans les villes de Guiglo, Toulepleu, Bangolo, Duekoue, Man, San Pedro et Bouake.
Doumbia Seydou Badian