Man / Reconstruction du grand marché : Des femmes s’opposent à la poursuite des travaux

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Des commerçantes, des vendeuses de légume et des couturières du grand marché de Man ont fait une descente ce mardi 10 mars à la mairie pour plaider pour leur maintien aux places qu’elles occupent et que les travaux s’arrêtent la première tranche. Un plaidoyer qui se heurte à la détermination du maire et son équipe municipal à donner à la capitale régionale du Tonkpi un marché moderne.

Elle étaient nombreuses ces femmes du grand marché de Man à se rendre à l’hôtel communal de la ville pour exprimer leur volonté de rester à leurs places actuelle et éviter le déguerpissement prévu pour la fin de ce mois de mars 2020 afin de poursuivre les travaux de la reconstruction du grand marché de Man brûlé il y a de cela 23 ans.

 Elles ont été reçues par l’équipe municipale conduite par le 5ème adjoint au maire chargé du marché. Ce dernier avec à ses côtés les deuxième et sixième adjoint avec des conseillers municipaux.

Leur porte-parole Kpan Adeline a indiqué que compte tenue de la situation financière précaire dont elles font l’objet elles souhaitent être épargnées par le déguerpissement annoncé pour fin mars. « Actuellement nous n’avons aucun moyen pour construire ne serais-ce que des espaces provisoires pour nous relocaliser à plus forte raison un minimum d’un million à trois millions pour acquérir de nouveaux magasins où des boxes dans le nouveau marché en construction. C’est pourquoi, nous souhaitons que les travaux s’arrêtent à la première tranche pour que nous puissions continuer nos activités », a-t-elle plaidé. Selon elle, les femmes se sentent bien là où elles sont malgré les multiples inondations dont elles font l’objet. « Il suffit pour la mairie de d’ouvrir le grand caniveau au niveau du lac qui est bouché depuis 1995, et le problème des inondations dans le marché est résolu », estime-t-elle. Un message qui se heurte à la détermination de l’équipe municipale conduite par le maire Aboubakar Fofana d’offrir à la ville de Man un marché moderne.

Pour le cinquième adjoint au maire chargé du marché Lamine Fadiga, l’équipe municipale est consciente des désagréments que ces travaux vont causer aux populations dont certains sont sur le site depuis plus de 40 ans. « Nous vous demandons pardon ce que nous allons vous causer comme tort. Mais sachez que nous sommes élus sur la base d’un programme sur lequel figure en ordre de priorité la construction d’un nouveau marché moderne sur ce site. Vous avez même applaudi la maquette qui vous a été présenté. Et le maire Abou Fofana et son équipe sont déterminés à tenir leurs engagements vis-à-vis de la population. Vous devez donc faire violence sur vous pour que l’opérateur en charge des travaux puisse rentrer en possession du site dès la fin du mois de mars », a indiqué le maire Lamine Fadiga. Il se dit ouvert aux discussions. Pour lui, les travaux de la première phase sont à la finition et il faut donner la possibilité à l’entrepreneur d’avoir accès au site de la seconde phase pour poursuivre les travaux.

Selon lui, le site de relocalisation qui est l’ex « caca sport » est en cours d’aménagement et les sites seront offerts gracieusement.

Hamed Sangaré dit Sidney, conseiller spécial du maire en charge du marché a assuré les femmes de ce qu’elles n’auront pas à débourser un centime pour être relocalisées provisoirement. « Nous allons poursuivre la sensibilisation pour que Man ait un marché moderne comme annoncé pendant la campagne. En plus pour celle qui n’ont pas les moyens, le maire a négocié avec la coopec pour que vous ayez les prêts que vous pourrez rembourser en un an avec un taux d’intérêt de 10% », a soutenu Sangaré Hamed. Pour lui les femmes du grand marché doivent comprendre qu’il n’est pas facile de faire le bonheur d’autrui sans lui causer du tort à un certain niveau. Il estime que le cadre actuel du marché est insalubre. Les commerçants et leur clients sont exposer à des risques de maladie et cela doit impérativement changer pour le bien de tous.

Kindo Ousseny à Man.

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