Le mois de Ramadan a débuté le 24 avril dernier. Depuis lors, l’on assiste à une floraison de différentes activités économiques bien rentables. Femmes, hommes, jeunes, tous usent de leur génie pour se faire de l’argent durant ce mois.
C’est le cas de Dosso Mariam, vendeuse de fruits à Touba. Comme à l’accoutumée, durant chaque mois de Ramadan, elle laisse ses activités habituelles pour s’investir dans la vente de fruits notamment les dattes, la banane douce, l’ananas, l’avocat et bien d’autres fruits.« C’est la période où les fruits sont beaucoup consommés du fait de leurs bienfaits sur l’organisme. Donc quand vient le Ramadan, je vais jusqu’à Biankouma à 65 km prendre des fruits que je revends ici à Touba et par la grâce de Dieu ça marche», nous raconte t-elle.
Comme elle, Coulibaly Nabintou, jeune élève dans un collège de la ville ne manque pas d’idées. À 19 ans, elle met son talent culinaire en jeu pour se faire de l’argent. Pendant ce mois, elle s’est spécialisée dans la vente de boulettes de viande de bœuf ou de poisson d’eau douce.« Je ne me débrouille pas mal en cuisine donc dès le premier jour du jeûne, j’ai demandé 5000 frs à ma mère. C’est avec ce argent que j’ai débuté mon petit commerce en achetant 1,5 kg de viande ainsi que les assaisonnements pour faire des “lacrous” (boulettes en langue malinké) que je vends chaque soir à partir de 17h accompagné d’attieké. Un peu un peu ça va car j’ai pu économiser 22 300 FCFA aujourd’hui après deux semaines d’activité. Avec ce que je gagne je pourrai acheter mes habits de fête sans trop importuner maman», explique Nabintou.
Autres activités très rentables pendant ce mois-ci, ce sont également la vente de beignets de mil ou “gnonmi” et celle des beignets de haricots, communément appelés” sôssô froufrou”. Il y’a aussi le commerce de jus de bissap, gingembre, tamarin, du lait et de glace, de petites gâteries, très prisés en ce moment. La plupart de ces petits commerces sont détenus par les femmes.
Le Ramadan est aussi l’occasion pour certains commerçants de booster leurs chiffres d’affaires. Mahmoud, vendeur de viande braisée appelée choukouya se frotte en ce moment les mains, lui qui se plaignait, il y a quelques semaines de la lenteur du marché à cause de la crise sanitaire et financière que connaît le monde entier.«Aujourd’hui je loue Dieu car en plus de la viande de bœuf que j’achète à la boucherie pour braiser, je tue chaque jour un mouton ou un cabri et ça finit. Si ça continue ainsi ce sera vraiment une bonne chose», nous dit-il le sourire aux lèvres.
À ceux là, il faut ajouter les commerces de sucre et d’ustensiles de cuisine notamment les soupières, les carafes et les thermos qui affichent la bonne santé. Comme pour dire que le mois de Ramadan vient avec sa grâce et chacun y gagne. Il suffit juste d’oser même avec un petit fonds et la chance te sourit à coup sûr.
Cheick Lamine