Une délégation de la Direction de l’égalité et de l’équité du genre, du ministère de l’éducation nationale et de l’Alphabétisation était récemment à Man pour sensibiliser les communautés et les engager en vue de l’accompagnement scolaire des jeunes filles, et garçons et situation de vulnérabilité. La rencontre s’est ténue dans la salle des conférences de la préfecture de Man en présence des autorités administratives et politiques, des chefs de communautés, des opérateurs économiques et des organisations de la société civile.
Selon Traoré Gnintié, secrétaire général de la direction régionale de l’éducation nationale et de l’Alphabétisation, il s’agit de renforcer l’accès et le maintien de la jeune fille à l’éducation à travers une approche transformatrice qui touche les facteurs de vulnérabilités sociales, économiques liées aux inégalités du genre, à la non-valorisation de la jeune fille par rapport au garçon dans la société. L’Unfpa, dit-il, « avec l’appui financier de Affaire Mondial Canada a initié le projet dénommé Droit à l’éducation inclusive et maintien de la jeune fille à l’école ». Un projet qui couvre 12 localités du pays dont Man, Sipilou et Guiglo. « C’est donc pour dresser les problématiques en vue de l’accompagnement scolaire des élèves vulnérables et plus particulièrement les filles, à travers des soutiens divers, (La construction-rénovation des classes, fourniture de kits scolaires, alimentation, construction des foyers etc.) que cette rencontre en direction des administrations décentralisées, des collectivités territoriales, des leaders communautaires et des guides religieux, du secteur privé, des acteurs locaux de développement est initié », a expliqué Traoré Gnintié. Selon lui, l’objectif est de mobiliser les communautés en vue de l’accompagnement scolaire des jeunes filles et garçons en situation de vulnérabilité.
La chef de délégation de la Direction de l’égalité et de l’équité du genre du ministère de l’éducation nationale, Pita Flavie, lors de la présentation des enjeux de l’accompagnement scolaire a indiqué qu’à l’année scolaire 2020-2021, la région du Tonkpi a enregistré 373 cas de grossesse en cours de scolarisation, 200 Orphelins, et enfants vulnérables 41 porteurs de handicap moteur, 60 malvoyants, 19 malentendants et 7 albinos. Au plan national, l’on a enregistré 5600 cas de grossesses au secondaire et 268 cas au primaire soit un total de 5833 cas de grossesse ce qui équivaut à l’effectif d’un grand lycée et dix collèges de proximité.
Pour elle, au regard de cette situation, il est impérieux d’initier l’accompagnement scolaire à travers des parrainages, des prises en charge scolaire, la construction ou la réhabilitation des infrastructures, le don de kits scolaires ou alimentaires, organiser l’assistance de social des élèves vulnérables. « Avec l’accompagnement scolaire, nous aurons un meilleur encadrement pour nos enfants, nos enfants auront le droit à l’éducation, ils vont développer l’estime d’eux-mêmes et leur performance connaîtra un accroissement, garantir l’achèvement de leurs études et ils pourront réaliser leur projets de vie et seront des enfants épanouis », a-t-elle expliqué. Elle a aussi soutenu que pour la communauté ce sera un meilleur encadrement de l’enfant et le renforcement de la cohésion de la cellule familiale.
Elle a exhorté les communautés, les opérateurs économiques, les collectivités décentralisées à se mobiliser autour de l’école à travers des engagements concrets et fermes pour accompagner l’école.
Tour à tour, les participants ont pris la parole pour affirmer leur volonté d’accompagner l’école à travers des sensibilisations. Mais dans l‘ensemble, en dehors du représentant du conseil région qui a souligné que son institution a inscrit l’école en ordre de priorité à travers la construction de plusieurs dizaines d’écoles dont des collèges de proximité, les autres n’ont pas clairement exprimé ce qu’ils peuvent faire pour accompagner l’école.
Le secrétaire général 1 de la préfecture de Man, André Kouakou Bah Yao a salué les différents intervenants avant de les exhorter à plus d’engagement. « Nous vous invitons à faire en sorte que nous puissions accompagner la jeune fille, pour que l’école ne soit pas un endroit où on doit trouver des grossesses, mais plutôt un endroit où elle va apprendre un métier, pour s’épanouir véritablement », a-t-il indiqué. Pour cet engagement doit être continuel de sorte à ce que les enfants soient en capacité d’aller à l’école pour obtenir des résultats mais pas pour des grossesses.
Kindo Oussény