Man/ Accès des femmes à la propriété foncière : Les leaders communautaires et les femmes sensibilisées

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La clinique juridique de Man a initié le vendredi 28 octobre 2022 un atelier de sensibilisation de 50 leaders communautaires sur l’existence de cadre légal relatif au foncier afin de réduire les discriminations faites aux femmes dans l’acquisition de la terre. Une activité qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’appui à l’accès des femmes à la propriété foncière. Un projet exécuté par l’association des femmes juristes de Côte d’Ivoire en partenariat avec l’ONG Tetra Tech. Avec l’appui financier de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international, USAID.

Selon Kpan Justice, épouse Yao, il s’agit à travers ce projet de renforcer les connaissances des leaders communautaires sur le cadre juridique en matière de succession, mariage et foncier. Attirer leur attention sur les pratiques contraires aux dispositions légales ivoiriennes en matière foncière. Il est aussi question à travers cette activité d’amener les leaders à prendre en compte la question genre dans la résolution des conflits fonciers. L’atelier doit contribuer à améliorer les conditions d’accès des femmes à la terre et présenter les avantages du projet. La clinique juridique de Man a aussi saisi l’occasion pour offrir des consultations juridiques.

Kpan Justine Yao a précisé que cette initiative fait suite à un constat selon lequel dans les communautés de la région du Tonkpi, les femmes ont des difficultés pour avoir un titre foncier. « Elles exploitent la terre de façon temporaire. Généralement elles louent la terre. Et même quand elles sont enfants uniques, au décès de leur père, elles ne peuvent pas hériter des parcelles que leur père a laissées. Il était vraiment important pour ces leaders qui sont chargés par moment de régler les conflits fonciers de leur donner l’information sur le foncier rural et comment régler les conflits pour qu’il y ait la cohésion sociale, la paix dans nos communautés et au sein de nos familles », a-t-elle expliqué.

Pour sa part, le sous-préfet de Man, représentant le préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man, Claude Gervaise Djéréhé a salué l’initiative de l’association des femmes juristes de Côte d’Ivoire à travers la clinique juridique de Man. « Je souhaite que chacun de nous prête attention à ce qui va se faire ici. Que chacun de nous pose des questions pour une meilleure compréhension. De sorte qu’une fois de retour chez vous, vous soyez suffisamment outillés afin de prendre des décisions suffisamment justes. Parce qu’il n’y a rien de plus dommageable que de voir des femmes qui se battent, qui travaillent et au soir de leur vie, elles n’ont rien à léguer à leurs enfants. Elles n’ont rien à octroyer à leurs enfants », a-t-elle conseillé. Pour l’administrateur civil, si les femmes peuvent travailler dans les champs, et peuvent vendre le produit de leur travail, pourquoi pas ne pas être propriétaire.

« Refuser de donner la terre aux femmes pour travailler, c’est refuser d’aller à l’autosuffisance alimentaire », a-t-elle fait remarquer. Elle a soutenu que plus les femmes ont accès à la terre, plus elles pourront travailler et plus elles produisent, moins les produits seront chers et plus on aura plus de productions sur nos marchés. Claude Gervaise Djéréhé a exhorté les participants à s’approprier le projet et à faire le relai de tout ce qui va être dit. « C’est pour sauver nos mamans, c’est pour sauver nos sœurs et nos filles », a-t-elle soutenu.

Kindo Ousseny

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