A l’initiative de la direction régionale de la femme, de la famille et de l’enfant (MFFE) du Bounkani, s’est tenu le 20 mars 2024 dans la cour de l’institut féminin d’éducation et de formation (IFEF) de Bouna une cérémonie commémorative de la journée internationale de la femme (JIF). Cet évènement, présidée par le Préfet de région du Bounkani, représenté pour l’occasion par M. Blé Gnaly Antoine, Secrétaire Général 1 de la préfecture de Bouna a constitué une tribune pour aborder de la situation des droits de la femme dans cette contrée du nord-est ivoirien. Une occasion pour les autorités d’exhorter les femmes du Bounkani à jouir pleinement de leurs droits. La JIF s’est déroulée autour du thème : « agir ensemble pour l’égalité en Côte d’Ivoire : éradiquer la pauvreté, renforcer les institutions et investir dans le futur des femmes ».
Après les mots de bienvenue Camara Bibata, 3ème adjointe au maire, représentant le premier magistrat de la commune de Bouna, Ouattara Affousiata épouse Baki, Présidente de la fédération des organisations féminines du Bounkani a exprimé la joie de ses membres de participer à un tel événement qui, pour elle, constitue une reconnaissance, voire la consécration officielle de l’existence de droits spécifiques pour les femmes.
Danielle Zokou, Directrice Régionale du MFFE et initiatrice de la session, a présenté le cadre de cette activité. « Cette célébration vise à mettre en lumière, les exemples de réussite et informer toute la communauté locale sur les défis majeurs, que rencontre les femmes dans la jouissance de leurs droits, afin de susciter la prise de conscience pour envisager une synergie d’actions, et espérer atteindre l’égalité dans les droits et les opportunités entre les hommes et les femmes » a-t-elle indiqué.
Le Président de la Commission Régionale des Droits de l’Homme du Bounkani, Willis Keiba, a entretenu le public mobilisés pour la circonstance sur la thématique de l’année: « Agir ensemble pour l’égalité en Côte d’Ivoire : éradiquer la pauvreté, renforcer les institutions, investir dans le futur des femmes ».
Les honneurs protocolaires parfaitement énoncés, le défenseur des droits humains a transmis à l’assemblée les salutations de Namizata Sangaré, Présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) et procédé à une brève présentation du mandat de son institution. Il s’est adressé d’une part aux autorités et aux chefs de services de la région, les invitant à œuvrer ensemble à un meilleur respect des droits des femmes dans leurs domaines de compétences respectifs. D’autre part, l’orateur a souligné que ce sont les femmes, les premières à songer au plein exercice des droits qui leur sont garantis et protégés par l’Etat.« Nos services restent disponibles pour vous assister en cas de violation de vos droits ou pour tout besoin de conseil en la matière », a-t-il assuré.
Pour lui, la place de femme n’est plus seulement à la cuisine, prenant l’exemple sur son équipe technique composée à 100% de femmes dont il a vanté les compétences. Ce fut la transition idéale pour aborder l’accès des femmes aux hautes fonctions et aux postes de décision en faisant référence à la loi sur la représentativité féminine dans les assemblées élues à l’instar des conseils régionaux et municipaux. Il a précisé que le droit à la propriété se déclinant notamment en l’accès à la terre était aussi reconnu aux dames.
Il a pour terminer attiré l’attention des participants sur le phénomène des grossesses en cours de scolarité qui constitue un véritable frein à l’achèvement des études au niveau des adolescentes. Il a alors exhorté les mères à informer leurs filles sur la santé sexuelle et reproductive pour les prémunir contre ce fléau et espérer ainsi voir émerger de cette région des Safiatou Kourouma, Cyntiche Guiagnini ou Sylvie Kossonou en référence aux Officières des droits de l’Homme en service dans la zone.
Pour sa part, Kouadio Lucien, Directeur régional du ministère de l’agriculture, a partagé avec les femmes quelques techniques culturales pour réussir l’oignon et la tomate dans les conditions locales. Il a informé l’assistance sur les secrets des pépinières et du semi en prenant exemple sur les succès réalisés par ses services au niveau du département de Doropo.
La rencontre s’est achevée par la remise des certificats de fin de formation à la cohorte sortante de l’IFEF ayant précédé le mot de clôture du Secrétaire Général 1, marquant l’engagement de l’Administration à accompagner les femmes dans la jouissance de leurs droits.
Kindo Ousseny