Touba, le vendredi 13 juin 2025 a marqué la clôture en grande pompe des Journées de la Direction de la Police des Stupéfiants et des Drogues (DPSD) dans la région du Bafing. Cette initiative de grande envergure, menée dans les départements de Touba et Waninou, visait à sensibiliser les populations et à démanteler les circuits de trafic dans cette zone frontalière particulièrement exposée. Elle s’est achevée par l’incinération publique d’une importante quantité de drogues et de produits pharmaceutiques prohibés à la décharge municipale de Touba.

Les résultats sont impressionnants : 15,150 tonnes de MQIF (médicaments de qualité inférieure et falsifiés), 312 kg de cannabis, 1,14 kg de cocaïne, 423 g d’héroïne, 10.756 comprimés de Tramadol 250 mg et 35.000 comprimés de Diazépam ont été saisis et détruits. Une opération rendue possible grâce au travail acharné des équipes déployées dans la zone, notamment celle dirigée par le commissaire Koné Tinon, chef de l’antenne régionale de la DPSD de Man.
La commissaire divisionnaire-major Touré Mabonga, épouse Atchè, directrice générale de la DPSD, n’a pas manqué de saluer publiquement le professionnalisme et la rigueur du commissaire Koné et de son équipe : « Je félicite chaleureusement le commissaire Koné et toute l’équipe de l’antenne régionale de Man. Leur engagement sur le terrain, malgré les nombreuses difficultés, a largement contribué aux résultats exceptionnels que nous présentons aujourd’hui. »

Pendant quatre jours, deux groupes d’intervention ont été mobilisés à Touba et dans le Kabadougou. Cette mission, conduite sous l’autorité du Directeur général de la police nationale et suivant les instructions du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, visait non seulement à traquer les trafiquants, mais aussi à sensibiliser les populations sur les dangers de la drogue. « Il était essentiel d’impliquer les autorités locales et les communautés afin d’assurer une protection durable de la région », a expliqué Mme Touré.
La mission n’a pas été sans heurts, notamment à Waninou, où les agents ont parfois été pris à partie lors des saisies. La directrice générale de la DPSD a tenu à souligner l’importance de l’appui des chefs de communauté, qui ont joué un rôle de médiation crucial. « Grâce à eux, nos agents ont pu poursuivre leur travail dans de meilleures conditions. Ce type de collaboration est essentiel à la réussite de nos actions », a-t-elle insisté.
Une place importante a été accordée à la sensibilisation. Avec le soutien des comités consultatifs d’éthique (CCE), les équipes ont organisé des rencontres avec les populations et traduit les messages en langues locales, favorisant ainsi une meilleure compréhension des enjeux. « Il est impératif que les populations comprennent que le dealer détruit l’avenir de leurs enfants. Les chefs de communauté doivent parler à leur jeunesse », a martelé Mme Touré Mabonga.

Le choix du Bafing ne doit rien au hasard. Région frontalière, elle est particulièrement vulnérable au trafic venant des pays voisins, dont les dispositifs de contrôle sont encore embryonnaires. « La Côte d’Ivoire a pris une longueur d’avance avec la création de la DPSD en 2017 et l’adoption de lois strictes en 2022. Mais tant que nos voisins n’auront pas les mêmes niveaux de régulation, nous serons exposés », a-t-elle déploré.
La directrice de la DPSD a assuré que les actions ne s’arrêteront pas là. Après Touba, d’autres localités seront ciblées en fonction des besoins et des alertes du terrain. « Nos antennes sont présentes sur toute l’étendue du territoire, comme ici à Man, qui couvre aussi le Bafing. Grâce à cette présence, nous sommes en mesure d’intervenir rapidement et efficacement », a-t-elle précisé.
Pour terminer, Mme Touré Mabonga a lancé un appel vibrant aux populations de Touba et de toute la région : « Aidez-nous à vous protéger. Signalez les trafiquants. Ensemble, nous pouvons gagner cette lutte pour sauver notre jeunesse. » Un message fort, porté par une volonté manifeste d’éradiquer le fléau de la drogue, avec l’implication des forces de sécurité, des autorités locales et des communautés.
Kindo Ousseny