Depuis trois ans qu’ils ont été affecté à Man, il est impossible pour les pompiers-civils de faire correctement leur travail faute de bâtiment approprié. S’ils ne sont pas à la rue, c’est tout comme.
C’est dans les anciens locaux du conseil régional, sis au quartier Commerce, que les pompiers ont pris leurs quartiers où ils occupent un bureau de deux pièces mis à leur disposition, passant le clair de leur temps à papoter et à jouer au ludo.
“Nous sommes là depuis le 28 avril 2015 mais n’avons pas de véhicules pour des interventions “, indique une source en leur sein.
Des interventions à motos, tricycles et taxis…
Malgré les maigres moyens, ces pompiers sont intervenus depuis leur arrivée sur plusieurs lieux de sinistres à Man et environs notamment à Biankouma:” Nous avons du matériel de premier secours qui nous permet d’intervenir. Mais comme nous n’avons pas de véhicules, on y va à motos ou en taxis que nous payons de nos propres poches. Souvent c’est avec des tricycles que nous intervenons. Mais les victimes refusent de monter là dedans“, révèle notre source.
“Nous travaillons avec le coeur. Parce que nous sommes secouristes dans l’âme. Si nous constatons ou somme informés d’un incendie ou accident de la circulation, on est obligé d’intervenir”, poursuit t elle
À cause du dénuement dans lequel, les pompiers baignent, ils sont souvent amenés à agir dans la discrétion:” À quatre reprises, nous sommes intervenus dans des incendies au marché. Souvent, c’est en tenue civile que nous l’avons fait de peur que les populations nous lynchent. Parce qu’en nous voyant intervenir sans grand moyen en tenue elles ne pourraient pas comprendre. Ce sont ces difficultés qui font que nous refusons de donner nos numéros à tout le monde car on n’est pas en mesure de les satisfaire”, souligne la source.
Pendant ce temps, les populations subissent le feu…
Cependant elle précise que des véhicules sont disponibles à Abidjan mais par manque de locaux appropriés, ils ne peuvent les faire venir:”Nous disposons de trois véhicules à Abidjan qui attendent. Ce sont des engins qui coûtent chers, qui ne peuvent pas être exposés comme ça”, indique t elle.
À l’en croire, il existe un bâtiment en réhabilitation par le conseil régional qu’ils devront très bientôt intégrés. Mais problème! Le bâtiment en question ne convient pas pour leur activité:” Il s’agit d’une vieille bâtisse sans clôture dépourvue de toute commodité. Il n’y a pas de bouche ni poteaux d’incendie“, souligne celle ci.
Selon des informations, les pompiers civils de Man, dans le cadre d’un projet de l’UE, devraient bénéficier, en terme d’équipements, d’au moins
Six engins. Mais, ce projet pourrait tomber à l’eau faute de bâtiments modernes.
Les autorités à défaut de construire des casernes comme c’est le cas à Daloa, Bouafle etc gagneraient à mettre le bâtiment en réhabilitation aux normes standards et à le livrer dans un bref délais. Car de par leur négligence, les populations continuent de subir les affres du feu. Il y’a un peu plus d’une semaine un enseignant a tout perdu dans l’incendie de son domicile au quartier Lycée.