Les mécaniciens-motos de Touba, en plus de leur principale activité qu’est la réparation des motos, ont une autre source de revenus très rentable: le montage des motos. Incursion dans ce milieu.
Vue des motos déjà montées en vente
Gba Dely Celestin est mécanicien- moto à Touba, capitale de la région du Bafing. Pour le voir dans la journée, il faut se rendre soit à son garage soit au magasin de M. Diakité, vendeur de motos et de pièces détachées. Ce jeudi 2 janvier 2020, c’est au magasin de ce dernier que nous le retrouvons, occupé à monter de nouvelles motos qui arrivent en pièces détachées.
Le montage de motos prend de l’ampleur en saison sèchesurtout pendant la traite ( campagne du cajou et de cacao) où les ventes pulvérisent des records. L’activité semble très bien rémunérée, selon Dely Célestin.
À l’en croire, ils ont deux types de clients. Il y’a d’une part les vendeurs de motos avec qui ils sont parfois liés par des contrats.« Certains vendeurs ont des partenariats avec nous. Ainsi chaque fois qu’il y’a de nouveaux arrivages, ils nous contactent et nous venons monter les motos devant les magasins. Et dans ce cas, les prix varient entre 6000 et 7000 FCFA en fonction de la marque», nous explique t-il.
La seconde catégorie de clients est constituée, d’autre part, des particuliers qui viennent les voir directement dans leurs garages. «Lorsqu’il s’agit de particuliers, on le fait à 10.000FCFA. Mais quand ce sont des clients à nous, on peut revoir ce prix à la baisse », indique Bamba Mamadou dit TP, lui aussi mécanicien dans la même ville.
À deux, Célestin et un collègue, peuvent monter une moto en 1 ou 2 heures maximum. Le talent et la compétence ne manquent pas chez ces jeunes. Il n’y a qu’à voir la rapidité, la maîtrise et la précision avec laquelle ils travaillent. Le montage de motos n’a pratiquement aucun secret pour eux. Célestin et son ami peuvent à eux deux monter entre 3 à 4 motos en une journée.
Répondant à la question de savoir combien de motos, ils montent par mois, Dely Célestin répond que ceci dépend des périodes.« Actuellement on peut monter 20 motos par mois mais ce chiffre augmente pendant la traite», précise t-il.
Une activité qui assure l’indépendance
Vue des motos déjà montées en vente
Le montage de motos, pour le moins qu’on puisse dire, a permis à certains jeunes de la ville de se réaliser. D’ apprenti-mécanicien hier, Bamba Ibrahim a réussi à ouvrir un magasin de vente de motos grâce à cette activité.« Après un contrat juteux obtenu avec un client, j’ai pu m’acheter ma propre moto que j’ai revendue. Après, je me suis mis à acheter des motos de seconde main pour les revendre jusqu’à ce qu’aujourd’hui j’ouvre mon propre magasin», explique ce mécanicien connu sous le pseudonyme de IB.
La réussite de IB grâce à cette activité, inspire plusieurs jeunes de la capitale du pays Mahou au point qu’ils sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la mécanique.
Quant à Dely Célestin, s’il n’a pas encore connu le succès de IB, ce travail lui permet néanmoins de prendre sa petite famille en charge bien qu’étant encore apprenti.«Je n’ai pas encore ouvert mon garage. Mais avec ce que je gagne j’arrive à prendre soin de ma famille et j’économise également pour m’acheter du matériel pour mon futur garage », avance t-il.
Touba enregistre au moins 5 points de vente de motos qui peuvent chacun liquider en moyenne 10 à 15 motos par mois.
