Le président Alassane Ouattara, s’exprimant devant les parlementaires réunis en Congrès, ce jeudi 5 Mars, a annoncé sa décision de ne pas briguer un troisième mandat.
Cette annonce est intervenue lors du discours à la nation du chef de l’État ivoirien devant les deux chambres du parlement réunies pour la première fois depuis l’adoption du système bicaméral institué dans la constitution de 2016. Pour un événement historique, l’annonce est donc historique.
Alors que la constitution lui en donne droit (de se représenter) et que certains chefs d’Etat, juste à côté, sont lancés dans un projet de modification constitutionnelle pour se maintenir au pouvoir, lui Alassane Ouattara soucieux de la parole donnée, décide de se retirer, prouvant qu’il est un grand homme d’État.
Une fois n’est pas coutume, serait on tenté de dire. Alassane Ouattara tient ici sa promesse de passer le pouvoir à une nouvelle génération, annoncée par lui en 2018 lors de son adresse à la nation. Par ce geste, Alassane Ouattara entre dans l’histoire en Côte d’Ivoire. En étant le premier chef d’Etat ivoirien a s’en allé pacifiquement du pouvoir.
Pour qui connaît l’homme, cette décision n’est pas une surprise. Vu le parcours de l’homme. Ce qui surprend, c’est le moment de cette annonce. Tout le monde était focalisé sur les points devant faire l’objet d’une éventuelle modification dans la nouvelle Constitution. Même les membres de son camp (RHDP) n’ont pas vu le coup venir. Tellement surpris par cette annonce, certains ont élevé de vives protestations, interrompant ainsi le chef de l’État pendant quelques secondes.
Du discours du président ivoirien on retient cette annonce (de retrait de la course à la présidence) mais également cette phrase qui fera également date et restera à jamais gravé dans les esprits, sonnant comme un clap de fin.”Je n’ai certainement pas tout réussi. Mais je sais en mon âme et conscience que j’ai donné le meilleur de moi-même pour mon pays et mes concitoyens“.
Qu’on le veuille ou pas, cette décision d’Alassane Ouattara force respect et considération. Car sur notre continent un tel geste est rare et reste à saluer.
Touré Ibrahima