Les écoles sont fermées sur toute l’étendue du territoire national depuis le mardi 17 mars 2020. Cela, suite à une décision du gouvernement afin de limiter la propagation du virus du Covid-19 dans le pays.
Pour ne pas que les élèves soient livrés à eux-même et éviter une année blanche, ces derniers qui avaient rangé cahiers et livres, suivent depuis le 9 avril des cours à travers le net et les médias de service public, initiés par le ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique et professionnel.
En attendant la réouverture effective des salles de classes, nombreux sont les élèves, à Touba, qui mènent différentes activités pour occuper leur temps libre. C’est le cas de K H Sékou, élève en classe de 3e dans un collège de la place. Lui profite du jour de marché hebdomadaire pour vendre des fripes afin se faire un peu d’argent.« Depuis l’arrêt des cours, mon maître de maison a réaménagé notre programme d’étude en le rendant plus dense. En plus de ça, je suis les cours en ligne sur internet à partir de mon téléphone portable. C’est seulement pendant mon jour de repos qui est le samedi que je vends des fripes (draps, serviettes, napperons etc) afin d’avoir un peu d’argent de poche. Je vends pour une connaissance et à la fin de la journée, elle me donne 2000 FCFA. Avec cet argent, je m’achète la connexion internet pour suivre les cours en ligne et satisfaire d’autres petits besoins», justifie t-il.
Comme lui, Diomandé Mawa, élève en classe de 6è dans un autre établissement secondaire de Touba, s’est reconvertie en commerçante de vêtements et de sous-vêtements notamment les body, soutiens-gorges, nuisettes etc.« Au lieu de rester à ne rien faire à la maison, je profite pour aider ma mère au marché. Je révise régulièrement mes leçons car je sais qu’après le Coronavirus nous reprendrons le chemin de l’école pour achever l’année scolaire», dit-elle.
Fofana Drissa, élève en classe de 1ère D au lycée Gouverneur Abdoulaye Fadiga a, quant à lui, opté pour la conduite de moto-taxi. À l’image de la capitale économique nigériane, Lagos, ces engins à trois roues sont désormais les moyens de déplacement les plus prisés par les populations de la cité de l’arbre céleste, Touba. À ce jour on en dénombre une trentaine dans la ville. « Moi je sors à partir de 7h pour aller rouler et rentre à 20h puisqu’il y’a le couvre-feu qui est en vigueur à partir de 21h. Je ne m’en plainds pas. La recette journalière est de 4000 FCFA. On arrive à nous en sortir car les populations préfèrent de plus en plus ce moyen de déplacement plus que les motos à deux roues. Cependant, je n’ai pas abandonné mes cahiers, non! Bien au contraire, chaque soir quand je rentre, je révise mes leçons et essaie de traiter quelques exercices avant de me coucher», explique le futur candidat à la session du baccalauréat de 2021.
Tiéné Abdoul Kader, élève en 4è dans le même établissement, lui a choisi d’apprendre le métier de vulcanisateur. Ce qui lui permet, à l’en croire, d’acquérir à la fois une expérience professionnelle et de l’argent. Il rentre chaque soir avec une somme comprise entre 1000 et 1500 FCFA par jour en fonction du marché.« J’ai choisis de faire ce job premièrement pour apprendre un métier car on ne sait jamais. Secondo, cet argent me permet de faire des économies que j’utilise pour mes petites dépenses d’autant plus que les parents ne peuvent pas tout faire surtout que nous sommes nombreux à la maison. Donc j’apprends et j’arrive à subvenir à mes petits besoins en même temps », soutient le jeune garçon.
Comme, on peut le constater, malgré la fermeture des classes, certains élèves ne chôment pas à Touba. Ils essaient tant bien que mal d’occuper sainement leur temps tout en maintenant le contact avec les cahiers en attendant la fin de la pandémie du Coronavirus pour reprendre le chemin de l’école.
Cheick Lamine