Man/ 5ème édition du Festival Tonkpi Nihidaleh : Le CNRA diffuse de nouvelles variétés de manioc

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Le centre national de recherche agronomique, CNRA prend une part active au festival Tonkpi Nihidaley de Man. A la demande des organisateurs, le CNRA a fait une communication sur le manioc au forum économique dudit festival. Il a été question pour les chercheurs de présenter aux populations les nouvelles variétés à hauts rendements et riches en vitamines. 

Devant un auditoire acquis à sa cause, Dr Essis Simplice Sidoine, chercheur au programme plantes à racines et tubercules du Centre national de recherche agronomique de Bouaké, a fait savoir que son institution dispose d’une panoplie de variété de manioc qui part des chaires blanches aux chaires colorées bio fortifié en provitamine A. « dans le répertoire du CNRA sur les variétés améliorées, nous en avons une quinzaines. De façon générale, nous avons une collection de manioc qui rassemble des ressources génétiques de manioc autour de 700 variétés. Mais pour la région du Tonkpi, nous pouvons vulgariser des variétés phares qui sont polyvalentes et qui se prêtent à tous les mets. Il s’agit du bocou 5 à chair blanche et le bocou 9 à chaire colorée qui ont un rendement potentiel de de 40 tonnes à l’hectare », a souligné le chercheur. Selon lui, le bocou 9 est une variété qui est pro vitaminée A. Elle est conseillée pour les cantines scolaires pour les enfants et aussi pour les vieilles personnes. Parce que, dit-t-il, « elle contribue à l’amélioration de la santé ». En plus il y a le bocou 3, le bocou 2, le TMS4 qui sont des variétés à hauts rendement que l’on peut trouver au CNRA.

Pour lui, la population doit éviter l’usage des variétés à faible rendement.

Il a assuré les participants de ce que le CNRA dispose de plusieurs variétés exportées à l’étranger notamment, le Congo-Brazzaville avec le bocou 5. Pour lui, la région du Tonkpi dispose d’un sol favorable à la culture industrielle du manioc. « Aujourd’hui nous avons des variétés qui ont des taux de matière sèche très élevées, qui prêtent à la fabrication de la farine, de l’amidon. Il faut s’y mettre pour une culture en quantité pour que notre pays puisse se lancer dans la fabrication du pain à base de manioc », a-t-il indiqué.

Il a également conseillé les cultures associées qui peuvent enrichir le sol tel que les légumineuses alimentaires dont le soja. L’expert a exhorté les producteurs à savoir choisir les boutures de variétés améliorées et connaître les techniques culturales pour accroître le potentiel de rendement de leurs vergers. « Vous devez suivre le manioc au quotidien. Il faut bien entretenir le verger pour avoir de bons rendements », a-t-il conseillé.

Le chercheur a aussi communiqué sur la contribution durable du manioc dans l’économie de la région. Occasion pour lui de relever l’importance du manioc. « De 2017 à 2020, nous sommes passés de 5 millions de tonnes par an à 6, 5 tonnes », a-t-il révélé. Mais il a déploré la faible production du manioc dans la région malgré la forte consommation locale, le climat et le sol favorables.

Dr Essis Simplice a encouragé la création d’unités de transformation pour encourager les producteurs et les productrices à s’assurer une autonomisation financière et garantir l’autosuffisance alimentaire pour la population. Car dit-il, « Au niveau de la chaîne de production, les femmes sont à 70% dans la production, la transformation et la commercialisation et elles ont besoin d’être accompagnées par les structures d’encadrement».

Notons que Man dispose de deux unités de transformation de manioc dont l’une au quartier Blaucos et l’autre dans le village de Dainé Tonkpi dans la sous-préfecture.

Les astuces pour un bon rendement du manioc

L’expert Essis Simplice Sidoine du CNRA s’est réjoui du fait que le sol ivoirien dans sa grande majorité et la région du Tonkpi se prête favorablement à la culture du manioc. Mais les paysans doivent savoir choisir les boutures saines de variétés améliorées qui ont un rendement élevé. « En plus, il faut connaître les techniques culturales. Aujourd’hui, pour la culture du manioc en termes de densité, nous avons 10000 boutures par hectare. Et quand tu vas au-delà, le potentiel peut ne pas être satisfaisant comme vous le souhaitez », a-t-il fait remarquer.

Outre les légumineuses alimentaires qu’il conseille pour enrichir le sol et produire suffisamment pour la population, le chercheur conseille des mesures préventives contre les maladies.

« Chaque fois que le paysan pénètre une surface contaminée, il doit avoir l’amabilité de nettoyer les outils de travail. Notamment les paires de bottes, les machettes, dabas et autres qui sont des vecteurs, les nettoyer avec de l’eau chlorée », a-t-il conseillé.

Selon lui, il faut aussi désinfecter les boutures avec des produits bios tels que les essences de Nîmes ou des insecticides tel que le Makozem, le D6, avec un mélange d’eau pour traiter ces boutures avant de les mettre au sol. « Il faut surtout chercher des variétés saines. Des boutures saines, évitez de prendre des boutures dans des champs déjà contaminés. Au risque de propager la maladie dans vos vergers. Restez toujours en contact pour avoir de bonne variétés et éviter les rendements qui tournent autour de 10 tonnes à l’hectare », a-t-il exhorté. Pour lui, il est inutile d’aller chercher des variétés ailleurs parce que le CNRA dispose des meilleures variétés qui existent et qui sont exportées.

 

Kindo Ousseny.

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