Le Centre national de recherche agronomique est présent à Man dans le cadre du festival Tonkpi Nihidaley, dont le thème de la sixième édition porte sur le Tourisme et la culture pour un développement durable. L’institution de recherche agronomique est présente à Man pour valoriser certaines cultures pour booster l’agro-tourisme. Parmi cette spéculation, le colatier est considéré comme une spéculation futuriste pour l’essor économique de la région du Tonkpi et de la Côte d’Ivoire en général.
Selon Dr Sery Jean-Marc, agronome physiologiste au Centre national de recherche agronomique de Man, chef du programme de recherche sur le café et le kolatier, le kolatier est une culture qui a longtemps été négligée et l’essentiel de la production provenait des pieds qui étaient disséminées çà et là dans les plantations. « C’était beaucoup plus une culture de cueillette. Et le CNRA avec l’appui du FIRCA, (Le fond interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole) a initié des projets de recherche pour créer des variétés l’objectif à terme c’est de mettre en place des monocultures de colatiers pour relancer la production. Nous pensons que l’Etat a suivi le CNRA dans cette logique en reconnaissant l’interprofession Cola », a souligné le chercheur. Selon lui, depuis 2014, beaucoup d’activités de recherche sont menées sur le colatier et ont abouti à la création de matériels végétal performants. Notamment les semences améliorées de colatiers et des plants greffés qui sont des matériels végétaux hauts producteurs et très précoces.
Ces trouvailles, selon Dr Sery Jean-Marc peuvent booster l’agro tourisme dans la région. « Il s’agit pour nous de valoriser ces produits du terroir que sont le café et le colatier », a-t-il précisé. « Man est la zone d’origine de production du colatier. C’est une plante qui a une importance économique très importante au niveau de la Côte d’Ivoire. Le pays est premier producteur avec 260 000 tonnes de noix fraîches par an. Et l’essentiel de la production est écoulé sur le marché africain. C’est une culture qui est importante pour la population et aussi pour l’Etat. Surtout que la contribution de la cola au PIB est évaluée à 75 milliards de francs CFA chaque année », a-t-il soutenu. Pour lui, la cola est une culture de grande importance qu’il faut valoriser pour en tirer le maximum de profits. « La noix de cola est connue pour être un stimulant qui tonifie le corps, qui permet à l’homme de récupérer après des travaux intenses. Il est aussi connu pour être un vassaux dilatateur, avec pour conséquence d’améliorer indirectement les performances sexuelles. Il est aussi utilisé dans les pratiques sociales notamment les mariages, les dotes, les cérémonies de baptêmes et autres. C’est une noix qui est aussi utilisée en pharmacie avec la fabrication des médicaments comme des remontants. Elle est beaucoup prisée dans l’industrie des boissons gazeuses, dans l’industrie du textile pour la teinture des pagnes », a-t-il soutenu.
Pour lui, le cola est un produit porteur sur le marché en plus, 70% de la production est écoulée comme noix de bouche, donc destinée à la consommation. Le défi à relever est celui de la conservation. D’après lui, il est difficile de conserver le cola au-delà de trois mois. « Pour le moment nous conseillons la conservation classique dans les feuilles. Nous déconseillons la conservation par les produits chimiques qui peuvent être nocifs pour la santé. Nous sommes en train de travailler à une conservation biologique, sans produit chimique », a-t-il relevé. Le CNRA encourage les producteurs à diversifier les spéculations en s’intéressant au colatier qui est une culture porteuse de devise.
Kindo Ousseny à Man