En marge de la rencontre de vérité, initiée par le Directeur général du Conseil café cacao, Koné Yves Brahima le 23 Mai 2024 dernier au 23ème étage de l’immeuble de la Caistab, à Abidjan Plateau, pour sensibiliser les acteurs de la filière sur la fraude sur le paiement des fèves de cacao qui prennent de l’ampleur dans les zones de production dont la Région du Tonkpi, dans l’ouest ivoirien, Diarrassouba Fatoumata, épouse Doumbia, la Présidente du Conseil d’administration de la Société coopérative Global Croop du Tonkpi, (COOP-CA GCT), a évoqué les difficultés que rencontrent les acteurs du segment de la commercialisation du cacao sur le terrain. Elle a fait des plaidoyers pour l’amélioration de la marge des acteurs bloqués à 80 francs depuis 2013.
Selon Diarrassouba Fatoumata épouse Doumbia, la commercialisation n’est pas facile. Surtout dans les zones frontalière ouest où la fuite du cacao impacte négativement les activités des acteurs de la commercialisation que sont les sociétés coopératives. « On ne sait pas où ça va. Peut- être chez ceux qui payent plus?(…) », se demande-t-elle.
D’après elle, quand on place de l’argent auprès de délégués, pour acheter du cacao en brousse, c’est souvent après deux mois que l’on reçoit le produit. « Aussi, demandons-nous au Conseil café-cacao, d’accélérer la production de cartes professionnelles des producteurs de café-cacao. Pour notre part, nous allons continuer la sensibilisation des paysans afin qu’ils s’engagent véritablement dans le processus », a-t-elle assuré.
Madame Doumbia, se positionnant en défenseur des acteurs de la filière dans la région du Tonkpi auprès du Conseil café cacao a fait des plaidoyers auprès de son Directeur général. Il s’agit de revoir à la hausse le différentiel, c’est-à-dire la marge des acteurs qui est bloquée depuis 2013 à 80 Fcfa/Kg.
Compte tenu des nombreuses charges qui pèsent sur les acteurs du segment de la commercialisation, il y a lieu de revoir ce différentiel à la hausse. « Ce n’est pas facile au niveau des sociétés coopératives comme la nôtre. Nous n’arrivons pas à payer facilement les salaires de nos travailleurs. Car dans les 80 Fcfa par kilogramme qui date de 2013, il faut supporter les frais de manutention, le ramassage et faire vivre entre autres la coopérative. C’est très peu. Surtout, face à l’inflation et la hausse des prix.», soutient-elle.
Doumbia Boubakar, manager de la COOP-CA GCT regrette lui aussi les difficultés que vivent les coopératives de façon générale. Il se dit tout de même reconnaissant au conseil café cacao pour les nombreux efforts consentis pour améliorer les conditions de vie et de travail des acteurs de la filière. C’est pourquoi, il félicite et encourage le Directeur général du Conseil café-cacao et son staff pour l’excellent travail accompli sur le terrain.
« La tâche n’est pas facile mais nous lui demandons de poursuivre les actions engagées sur le terrain pour le bonheur du monde paysan. Nous nous engageons pour notre part, à porter le message de sensibilisation du Directeur général à notre base », a-t-il promis.
Fondée en 2015 avec une équipe pionnière de 165 membres, dont 6 femmes, la Coopérative GCT Côte d’Ivoire a tracé son chemin vers une croissance remarquable.
De ses modestes débuts, elle est passée à une impressionnante équipe de 3180 membres, marquant une progression significative de 15% au fil des années. Elle met un accent particulier sur la qualité de son label de la zone de production au magasin, sur la lutte contre le travail des enfants et la déforestation devenue son principal cheval de bataille.
A ce jour, cette dynamique société coopérative collecte en moyenne 7 milles à 8 milles tonnes de café et 8 milles à 9,500 mille tonnes de cacao de bonne qualité par an selon ses dirigeants.
Lors de la rencontre d’échanges que le Directeur général du Conseil du café-cacao, Koné Birahima Yves a initiée avec des acheteurs, des responsables de coopératives, des exportateurs et des industriels de la filière, il les invite au respect des règles établies par l’Etat.
L’objectif, assure-t-il, est de protéger d’abord les intérêts des producteurs et ensuite ceux des autres acteurs de la filière.
Le patron du régulateur ivoirien a mis en garde les opérateurs de la filière contre les pratiques non réglementaires auxquelles s’adonnent certains d’entre eux dans la commercialisation, et qui la perturbent.
« Sans règle, la filière ne peut pas continuer à fonctionner », a-t-il prévenu.
Kindo Ousseny, avec Sercom COOP-CA GCT