En ce début d’année scolaire 2024-2025, les cours sont partiellement hypothéqués à l’école primaire publique de Zorofla, village de la sous-préfecture de Kanzra, dans le département de Zuenoula. Et pour cause, un bâtiment de trois classes n’a pu tenir sous l’effet des fortes pluies qui se sont abattues sur la région ces derniers jours. Les murs ont cédé et le bâtiment s’est effondré en partie ; rendant ainsi impossible son usage. Les herbes ont même poussé dans les classes.
Plus de deux semaines après la reprise des classes, le lundi 9 septembre dernier, les élèves ne se bousculent toujours pas sur le chemin des classes. Les enseignants ne font que se tourner les pouces. La cour de cet établissement primaire est quasiment vide surtout au niveau du bâtiment écroulé. Des élèves viennent visiter leurs classes éventrées, ils se comptent du bout des doigts.
Face à cette situation, populations, élèves et enseignants lancent un cri de cœur à l’endroit du Conseil régional pour que l’année scolaire de ces élèves soit sauvée à Zorofla. Et cela, par la construction d’un nouveau bâtiment de trois classes ou la réhabilitation totale du bâtiment effondré. ”Papa Epiphane Zoro aide nous à réhabiliter notre bâtiment détruit. Le bâtiment ayant été construit en 1960, nous vous prions de construire un nouveau bâtiment. Nos parents ont construit un apatam. Mais cela ne saurait recevoir les élèves des trois classes. Nous voulons aller à l’école comme nos amis des autres écoles de la région”, a lancé l’élève Badie Bi. Il appelle également à l’aide la ministre Mariatou Koné titulaire du portefeuille de l’éducation nationale et de l’alphabétisation.
Le journaliste Saint-TRA BI, fils du village appelle également à l’aide pour la construction d’un nouveau bâtiment de trois classes et la réhabilitation de toute l’école primaire publique du village dans un état pitoyable. Il demande aux cadres de la région et du village, aux jeunes et à toutes les bonnes volontés de faire un geste pour la construction de trois classes et la réhabilitation du bâtiment détruit. Pour ce dernier, la construction d’un bâtiment de trois classes est un impératif vu le niveau de dégradation très avancée de l’ancien bâtiment.
Pour le président du Coges Ernest Vanié, cette rentrée scolaire est une équation difficile à résoudre. Du côté des enseignants, c’est la même angoisse. Un instituteur en poste dans le village, sous couvert d’anonymat, a même fait savoir que 200 enfants de Zorofla pourraient se retrouver hors du circuit scolaire si rien n’est fait. « Aujourd’hui, aucune salle de classe du bâtiment effondré ne peut être opérationnelle. La majorité des tables-bancs sont endommagés. Si rien n’est fait, le risque de perdre l’année est imminent. L’apatam construit par les parents d’élèves ne peut recevoir pas tous les élèves. Quand il pleut, tout le monde est mouillé. Je crains que nous ne trouvions pas de lieu pour donner les cours », se préoccupe-t-il.
Les populations ont désormais le regard tourné vers les personnes de bonnes volontés pour sauver l’année scolaire des 200 enfants de Zorofla.
Serge Coulibaly