Le samedi 15 mars, dans les jardins de la préfecture de Man, s’est tenu un important rassemblement des producteurs de café et de cacao, marqué par une forte mobilisation. Cette rencontre a été l’occasion pour les acteurs de la filière de réaffirmer leur engagement à structurer efficacement leur organisation en vue d’une meilleure représentativité au sein de l’interprofession agricole.

Présidant la cérémonie, le préfet de la région du Tonkpi et du département de Man, Soro Fatogoma, a salué l’ampleur de la mobilisation, signe de l’importance du sujet abordé. Il a rappelé que l’un des axes majeurs de la politique agricole de la Côte d’Ivoire demeure l’organisation des producteurs autour d’un cadre interprofessionnel englobant producteurs, transformateurs et exportateurs. « Nous sommes là non seulement pour apporter l’appui institutionnel, mais surtout pour encourager l’ONPCC Côte d’Ivoire et leur dire qu’ils sont sur la bonne voie », a-t-il déclaré, appelant les producteurs présents à rejoindre cette initiative pour assurer une représentation légitime au sein de l’interprofession.
Obed Blondé Doua, premier vice-président de l’Organisation nationale des producteurs de café et de cacao de Côte d’Ivoire (ONPCCC), a souligné la nécessité de fédérer les planteurs dans une structure solide et reconnue. « L’ONPCCC a été créée pour rechercher la légitimité auprès des planteurs et assurer une organisation efficace par village, sous-préfecture, département et région », a-t-il expliqué. Il a également mis en avant l’importance de l’enrôlement des producteurs, un processus essentiel qui se fait à la fois physiquement et numériquement afin de constituer une base de données fiable.

Selon lui, l’objectif est de réunir plus de la moitié des planteurs de café et de cacao du pays afin de revendiquer une place au sein du collège des producteurs. Il a assuré que l’opération d’enrôlement est gratuite et accessible à tout producteur disposant d’une carte officielle ou d’un récépissé du Conseil Café-Cacao.
De son côté, Nana Bokosso, président du comité des sages de la filière café-cacao de la Ligue ivoirienne des organisations professionnelles agricoles, a insisté sur l’importance de cette démarche collective. « Nous avons décidé de parler d’une seule voix pour aller vers l’interprofession. C’est là que se décident les prix et les actions en faveur des producteurs. Il est donc impératif que nous soyons bien organisés pour défendre nos intérêts », a-t-il affirmé.

Ce rassemblement a permis aux producteurs de mesurer l’enjeu de leur structuration et de prendre conscience du rôle clé de l’ONPCCC dans ce processus. L’administration locale, par la voix du préfet, a réaffirmé son soutien à cette initiative, en encourageant les planteurs à s’engager pleinement dans ce projet structurant pour l’avenir de la filière café-cacao en Côte d’Ivoire.
La dynamique enclenchée lors de cette rencontre marque un tournant décisif vers une interprofession forte et représentative, capable de défendre les intérêts des producteurs et de peser dans les décisions qui façonnent l’avenir de la filière. Avec un enrôlement massif des planteurs, l’ONPCCC espère jouer un rôle central dans l’organisation et la valorisation du café et du cacao ivoiriens.
Kindo Ousseny